Souvenir tarnacois – Quand la DCRI partait à l’assaut des collèges

Récit d’une énième tentative d’infiltration par la DGSI sur une personne impliquée dans l’affaire dite de Tarnac... A retrouver sur le site Lundi Matin

Je ne suis pas mise en examen dans l’affaire Tarnac, mais quelques-uns de mes amis le sont. Ce qui, dans la tête de la police, implique que je doive subir quelques désagréments.

Le mardi 30 novembre 2010, alors que j’étais en poste dans un nouveau collège depuis quelques jours – je suis professeur de français remplaçante – deux personnes m’attendent sur le parking de l’établissement : un homme et une femme, d’une cinquantaine ou soixantaine d’années, que je n’ai jamais vus.

Ils m’abordent, connaissent mon nom, m’ont reconnu sans hésitation. Des élèves du collège, qui ont fini les cours, traînent sur le parking, autour de nous.

Ils veulent me parler. Ils se présentent comme “des agents du service de sécurité du rectorat”. Très bien, parlons ici. Non, ils veulent que nous allions dans un café. Ayant en tête les dernières années marquées par les pressions policières, je suis sur la défensive, leur demande s’ils sont de la police. Non. Bon. Pour me convaincre, ils font allusion à « mes problèmes avec la justice ». Là, au milieu d’élèves, qui sont peut-être ceux à qui je viens de faire cours. C’est convaincant. A l’époque, j’étais poursuivie pour le vol d’une tranche de jambon dans un supermarché.

Alors j’accepte, l’homme part chercher leur voiture, la femme me suit vers la mienne. Dans la voiture, je cède à la panique, elle tente de me rassurer en parlant d’une promotion que je viens d’avoir (Comment est-elle au courant de ça ? Je viens moi-même de l’apprendre !), de la musique que j’écoute. Que je coupe immédiatement. Pas envie qu’elle sache – en plus – quelle musique j’aime.

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