Soutien aux habitants burkinabés menacés d’expulsion !

Le Mouvement Solidarité Pour le Droit au Logement (MSP-DROL) tient à alerter les activistes du Burkina Faso et d’ailleurs concernant une expulsion massive prévue demain et samedi sur les aires de l’hôpital Blaise Compaoré à Komsilga, proche commune de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.

Les autorités veulent faire déguerpir environ 7000 personnes afin de lancer des travaux d’extension, sans chercher de solutions de relogement pour leurs familles.

Près de 7000 habitations de la zone non-lotie de Tingandogo à Komsilga risquent d’être détruites demain.

Les machines de chantiers sont en place, les policiers des compagnies de sécurité sont prêts à intervenir. Les habitants sont désemparés et n’ont pas de solution de rechange pour leurs familles.

Les enfants des terrains menacés de destruction sont scolarisés dans les écoles environnantes.

Le MSP-DROL rappelle que le 13 octobre 2004, lors d’une conférence à Nogr Massoum, le Directeur Adjoint de l’ONU-HABITAT, Le Ministre de l’Habitat, le Maire de Ouagadougou et un représentant des chefs coutumiers se sont engagés par signature à ne plus déguerpir des zones non-loties au Burkina Faso sans recasement.

Le MSP-DROL regrette que les autorités signataires oublient leur engagement et refusent de s’exprimer sur cette affaire.

C’est le Haut Commissaire de la province du Kadiogo, Halidou Ouédraogo qui s’est chargé de donner un ultimatum aux habitants pour déguerpir, sans la moindre proposition de négociation.

Les représentants du MSP-DROL regrettent que le Haut Commissaire s’oppose à toute recherche de solution raisonnable entre tous les acteurs, ce dernier ayant refusé leurs invitation au dialogue en ne répondant à aucun des sept courriers qui lui ont été adressé concernant cette affaire.

Le Haut Commissaire laisse entendre que rien ne pourra empêcher l’expulsion des 7000 habitants de la zone, sans s’inquiéter du sort de ces familles, dont la majorité des enfants sont scolarisés dans les écoles environnantes.

Considérant qu’il y a suffisamment d’espace à Komsilga pour reloger les habitants menacés d’expulsion, le MSP-DROL espérait que le maire de cette commune mettrait des terrains à disposition des familles en détresse.

Une rencontre a donc eu lieu mardi 8 avril en présence des conseillers de la Commune, du maire de Komsilga, du commandant de Brigade et de représentants des habitants de la zone non-lotie.

Le maire de Komsilga a malheureusement mis fin à la rencontre en disant qu’il devait faire le point avec le Haut Commissaire concernant ce conflit.

Certains habitants rappellent que le maire de Komsilga leur a fait des promesses durant sa campagne électorale et qu’il serait temps qu’il les tienne.

Les représentants du MSP-DROL s’inquiètent de la suite des événements.

En effet, certains habitants de Komsilga relatent des violences policières commises gratuitement contre eux. Roukiata raconte ainsi au journal Le Quotidien qu’elle a perdu connaissance suite à des coups des forces de sécurité quand elle s’est approchée pour se renseigner sur le motif de la présence policière dans la zone : « Quand je les ai approché, le mercredi dernier, ils (ndlr : les policiers) m’ont dit qu’on les a envoyé pour gâter et non pour négocier »

Le MSP-DROL invite tous ses sympathisants à relayer cette affaire dans leurs réseaux et lance un appel à la solidarité internationale.

Vous pouvez interpeller les autorités burkinabè pour les inciter à rechercher une solution raisonnable et éviter la mise à la rue de milliers de personnes.

Ami(e)s burkinabè, vous pouvez interpeller le ministère de l’Habitat aux numéros suivants : + (226) 50 32 49 49 - 50 32 68 30 - 50 30 57 86

Ami(e)s français(es), vous pouvez vous adresser à l’ambassade du Burkina Faso à Paris au 01 43 59 90 63 / Fax : 01 42 56 50 07 ou sur leur page Fessebouc

Ami(e)s suisses, vous pouvez interpeller l’ambassade du Burkina Faso de Genève au 734 63 30 ou par mail à info@ambaburkinafaso-ch.org

Solidarité avec les habitants des aires de l’hôpital Blaise Compaoré !

Pas d’expulsion sans recasement !

Mots-clefs : logement social

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