Solidarité avec Maître Ripert, avocat de combat interné de force pour le faire taire

La magistrature tente de faire taire Maître Ripert, avocat, entre autres, de militants politiques et de prisonniers de longues peines, refusant l’hypocrisie de la justice de classe et affirmant la légitimité de s’opposer à la violence de l’État. Ce lundi il a été placé en garde-à-vue à Grenoble, puis interné de force en hôpital psychiatrique. Des rassemblements de soutiens se tiennent.

Solidarité avec Bernard Ripert, avocat de combat placé en garde à vue le lundi 23 mai

« Votre loi, votre justice ne sont là que pour protéger les privilégiés. Le ministère public se demande s’il est difficile de respecter le contrat social ? La question est de savoir pour qui c’est difficile de le respecter. Il n’y a pas de violence légitime de l’État, puisque que c’est l’État qui fixe la légitimité de la violence. La légitimité, c’est celle de s’opposer à la violence de l’État. […] L’évasion, plus même qu’un droit, c’est un devoir de dignité »
déclaration de Bernard Ripert en 2013, lorsqu’il a défendu Christophe Khider lors du procès de l’évasion de Moulins.

Me Bernard Ripert a été mis en garde à vue ce matin. En mode western : cinq voitures pour bloquer l’accès à son domicile, dix flics pour venir l’alpaguer l’arme au poing dont cinq en sécurisation dehors et cinq autres pour le menotter dans le dos et le tirer hors de chez lui. « Il a été interpellé comme un terroriste alors que c’est lui qui est terrorisé », a déclaré son épouse. « Ça ne s’est pas bien passé. C’est inquiétant, cette façon de procéder. » C’est même intolérable.

C’est le dernier acte de la campagne de persécution dont cet avocat fait l’objet de la part de l’institution judiciaire.

Ça fait plusieurs années que la magistrature de Grenoble tente par tous les moyens de radier du barreau un avocat qu’elle a déjà fait suspendre un an en 2015. Il gêne vraiment trop par son refus de la justice de classe qui l’a mené à défendre aussi bien les militants politiques d’Action directe ou des Grapo que des prisonniers longues peines qui s’évadent, comme Christophe Khider, parce qu’il considère « que tous les prisonniers sont des prisonniers politiques ».

En janvier 2016, il avait été à nouveau suspendu pour des motifs parfaitement fallacieux ; le conseil de discipline de l’ordre des avocats l’a relaxé le 12 mai de cette suspension abusive. Néanmoins le parquet s’acharne : la cour d’appel a fixé au 2 juin une nouvelle audience pour décider de son éventuelle radiation.

Et pour couronner le tout, Bernard vient d’être inculpé le 13 mai d’« entrave à l’exercice de la justice » et de « menace ou acte d’intimidation commis envers un magistrat en vue d’influencer son comportement dans l’exercice de ses fonctions », un délit passible de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Il aurait eu « une attitude menaçante » vis-à-vis d’un magistrat de la cour d’appel de Grenoble qui avait statué sur le dossier de sanction disciplinaire dont il faisait l’objet.

Soutenons Bernard Ripert face à l’acharnement des cours de justice ! Ne laissons pas faire ceux qui veulent le radier le 2 juin lors son procès en appel à Grenoble ! Et faisons tout pour qu’il ne soit pas poursuivi pour cette pseudo menace à magistrat !

On ne fera pas taire Me Ripert

Ils veulent faire passer Maitre Bernard Ripert pour fou, solidarité pour qu’il sorte de l’HP

En fin de journée, Bernard Ripert a été interné en hôpital psychiatrique. « L’expert psychiatre a estimé qu’il s’agissait d’une personne présentant des troubles mentaux nécessitant son hospitalisation sous contrainte en structure psychiatrique », a déclaré Jean-Yves Coquillat procureur de la République de Grenoble.

Dans la grande tradition des pires régimes totalitaires, la justice a décidé de le faire passer pour fou pour lui faire payer une vie de combat. Transformer la colère contre les injustices en paranoïa et la dignité intransigeante en pathologie. Pour les gardiens de l’ordre, sa parole libre, son insoumission sont la preuve de sa folie.

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Rassemblements à Grenoble : ce mardi à midi devant la maison des avocats et dans l’après-midi devant l’hôpital Georges Brassens.

Mots-clefs : justice

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