« Société de vigilance » - le piège raciste ; Résistons ensemble, n° 185, 22 octobre 2019

Le n° 185 du 22 octobre 2019, du petit journal mobile recto verso A4 SISTONS ENSEMBLE du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Destiné à être photocopié, diffusé localement, à venir à participer à son élaboration, à sa rédaction, à vous joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques, etc.

Bonjour,
Le bulletin n° 185 du 22 octobre 2019, du petit journal mobile recto verso A4 RESISTONS ENSEMBLE du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invité·e·s à participer à son élaboration, à sa rédaction, à vous joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques, etc.
À bientôt.
L’équipe de rédaction
Lire l’intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf.

Au sommaire
> « Société de vigilance » — le piège raciste

> Christine Renon, on n’oublie pas

> CHRONIQUE DE L’ARBITRAIRE
Échec du proviseur-gendarme du lycée Utrillo à Stains
Répression du mouvement GJ
Henri, on n’oublie pas
L’histoire bégaie
La vendetta de l’État contre la famille d’Adama Traoré continue
Préparons-nous à faire la grimace
« Que l’État se tienne sage, car notre solidarité est une arme ! »
La police porte plainte contre Nourdine postier du 92

> AGIR
Conseils à l’attention des personnes blessées par la police et leurs proches

TITRE :
« Société de vigilance » – le piège raciste / Résistons ensemble n° 185 du 22 octobre 2019

Bulletin n° 185 du 22 octobre 2019, du réseau Résistons ensemble. Formé en 2002, Résistons ensemble a pour but d’informer, de briser l’isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

« Société de vigilance » – le piège raciste
En 1941, Paris est occupé par les troupes nazies. Une exposition est organisée sur le thème : « Comment reconnaître le Juif ? » Pour les racistes, c’est simple. Il suffit de bien observer : nez crochu, barbe, doigt griffu, cheveux sales, châle de prière… On connaît la suite.
En 2019, Macron, dans la cour de la préfecture de police, lance la construction d’une « société de vigilance ». Pas la vigilance contre les patrons escrocs, les fonds de pension… qui sèment la misère. Pour Macron, il s’agit de transformer tout le monde en flic à « détecter » l’islamisme radical.
Désormais, les chiens sont lâchés. Ils cherchent les terroristes, mais ils tombent sur la femme voilée qui veut, tout à fait légalement, accompagner son enfant en sortie scolaire et l’agressent. À l’université de Cergy-Pontoise, une fiche est adressée à l’ensemble du personnel et leur demande de signaler des collègues ou des étudiants présentant les signes dûment listés : « le port d’un pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollet », « le port de la barbe sans moustache », « l’arrêt de consommation de boissons alcoolisées », « la consommation récente de produits hallal » ou encore « un intérêt reconnu pour la religion ».
Sous prétexte de lutter contre l’islamisme radical, c’est l’islamophobie, c’est le racisme et la xénophobie qui sont réactivés avec une rare violence : les déclarations tonitruantes s’accompagnent de nouvelles mesures pour priver les sans-papiers d’aide médicale et les expulsions massives continuent alors que les luttes s’embrasent dans les centres de rétention.
Heureusement, ça ne se passe plus exactement comme avant. Macron et toute la classe politique sont affaiblis, leurs références à la « République » tombent à plat par la colère qui gronde. Les gens ont vite vu la manœuvre de diversion. Les responsables ont dû s’excuser auprès de la maman exclue du conseil régional, le questionnaire de dénonciation de Cergy a dû être retiré, et Blanquer, ministre soi-disant préféré des français, pour qui « le port du voile n’est pas souhaitable » et les petits garçons qui « ne veulent s’asseoir sur des chaises de couleur rouge » ou « donner la main à des petites filles » doivent être dénoncés, chute dans les sondages.
Est-ce qu’une exposition, semblable à celle de 1941, genre « Comment reconnaître le dangereux musulman ? » serait encore possible ? Mohamed « barbu sans moustache » et François au « pantalon trop court » organisateurs d’une grève pourraient alors être persécutés, accusés, par le pouvoir paniqué, de nuire à l’intérêt national, d’être « antifrançais », d’être des « terroristes ».
Bien sûr que oui. Les possédants sont capables de retenter le coup.
Mais si la lutte des Gilets jaunes, des grévistes, des sans-papiers, des chômeurs, des jeunes, des paysans pauvres, des professeurs, des hospitaliers, si le tous ensemble, prend… l’arme du racisme ne fonctionnera plus.

Résistons ensemble n° 185
Mots-clefs : islamophobie | médias libres

À lire également...