Retour sur l’autoréduction de samedi à Paris et appel à démultiplier les actions

Retour sur l’autoréduction de samedi dernier à Paris, action au cours de laquelle une soixantaine de militant.es ont bloqué les caisses d’un supermarché et obtenu l’accord de la direction pour partir avec le contenu de tous les caddies remplis de produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité.

Nous étions samedi dernier une soixantaine de militant.es à réaliser une action d’autoréduction au Carrefour Market de la rue Nationale dans le 13e arrondissement de Paris. Notre but : réquisitionner des produits alimentaires et hygiéniques de première nécessité. Pendant toute la durée de la négociation, les caisses ont été bloquées, des tracts distribués aux salarié.es comme aux client.es et des slogans entonnés. Deux banderoles portaient nos messages : « Face à la précarité : Solidarité ! » et « Au Brésil, Carrefour assassine » car nous ne voulions pas oublier le meurtre de João Alberto Silveira Freitas, un homme noir tabassé à mort en novembre dernier par des vigiles de Carrefour à Porto Alegre. Cet homicide avait entrainé de nombreuses manifestations et actions contre le groupe Carrefour au Brésil. 

Pendant l’action, plusieurs prises de paroles se sont succédées au mégaphone, pour expliquer le sens de cette action. Les autoréductions existent depuis longtemps et sont pratiquées dans de nombreux pays. Aussi, nous voulions rappeler les bénéfices gigantesques réalisés par la grande distribution sur le dos de ses salarié.es et au détriment de leur santé. Après une heure et demie de blocage et de négociation, nous sommes parti.es avec l’accord de la direction et le contenu de tous les caddies remplis. 

Concernant les pourparlers, ils ont essentiellement porté sur la nature et la qualité des produits. Selon la direction de Carrefour, le précaire doit manger des biens médiocres ou des invendus. Nous avons refusé leurs miettes pour récupérer les bonnes choses, celles auxquelles tout le monde devrait avoir accès. Sur la fin, la police a malheureusement fait deux contrôles d’identité avant que nous puissions tous.tes reprendre le métro.

Nous redistribuerons les marchandises cédées gracieusement aux collectifs dans lesquels nous militons, pour les publics les plus touchés par la crise (exilés, précaires, mères isolées, familles en galère...). Nous ne voulons plus attendre la charité pour lutter contre la précarité.

La crise économique liée à la crise sanitaire n’en est qu’à ses débuts et les rassemblements statiques ne suffiront plus ! Blocages de l’économie, grèves, réquisitions de logements, autoréductions dans les supermarchés, démultiplions les actions de solidarité !

Localisation : Paris 13e

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