Répression et nasses sur les manifestations distanciées du 1er mai : les flics en première ligne pour foutre en l’air les gestes barrière

Malgré la situation inédite liée à l’épidémie de coronavirus et au confinement, les appels se multiplient pour marquer dignement cette traditionnelle journée internationale de luttes ! Les différents rendez-vous en région parisienne dans cet article.

  • « Promenades du 1er mai » réprimées en Essonne

    Nouveaux témoignages sur les actions menées ce 1er mai, cette fois dans le département de l’Essonne :

    A quoi sert l’État d’Urgence Sanitaire ?

    Le 1er mai sur les communes de Gif sur Yvette, Bures sur Yvette, Gometz le Châtel, Orsay, Les Ulis, Villebon et Palaiseau dans le Nord Esssonne, nous avions exprimé l’intention de nous promener en affichant notre soutien aux services publics, et en solidarité avec le personnel des hôpitaux qui se bat actuellement avec la pandémie.

    L’idée était de marcher symboliquement, de 11h à midi, et dans le respect des règles sanitaires (distanciation, attestation « activité physique », 1km de distance max du domicile, etc.), en direction de notre hôpital d’Orsay, menacé de fermeture (avec ceux de Juvisy et Longjumeau).

    Nous avons eu droit la veille au soir à l’Arrêté préfectoral d’interdiction suivant :

    « Est interdit toute manifestation ou tout rassemblement ou tout attroupement sur la commune de XXX ayant pour objet de défendre le système de santé et l’hôpital d’Orsay »

    Cette interdiction a été appliquée avec zèle par une armée de gendarmes, policiers, policiers municipaux et agents de la BAC, tous mobilisés ce jour là à l’heure dite, qui ont poursuivi et intimé à chaque promeneur l’ordre de dissimuler ses pancartes et ses affiches. L’identité des promeneurs a été systématiquement relevée, et plusieurs personnes ont été verbalisées. A noter que, tout en donnant des leçons de sécurité sanitaire, la police ne portait aucun masque et ne respectait pas les consignes de distanciation, ni entre collègues, ni avec les personnes contrôlées.

    On retrouvera ici le récit en photos de cette journée mémorable : http://attacn91.fr/promenade-du-1er-mai-dans-le-nord-essonne/

    Pendant ce temps là, avec la bénédiction du préfet, Marine Le Pen paradait tranquillement dans Paris au milieu d’une nuée de journalistes et de gardes du corps.

    Hello,
    Petit témoignage d’un retour de « promenade locale d’une heure du 1er mai » sur le trajet entre Gif et Orsay, en solidarité avec les travailleurs sociaux et pour une justice sociale, écologique et démocratique...
    Bon, euh, c’est pas gagné...ce jour d’après, je ne le sens pas trop à la lumière de notre matinée...
    Nous étions 7 ou 8 marcheurs au niveau du centre de Bures, avec masques de protection, petits signes de solidarité et distances respectées, lorsqu’un fourgon + une voiture de la police nationale + 2 véhicules de flics en civil nous sont tombés dessus, nous encerclant par leurs véhicules et littéralement faisant crisser leurs pneus pour dramatiser la situation. Très remontés, agressifs et provocateurs . Aucun numéro de matricule visible, une matraque et diverses armes sur chacun d’entre eux, et surtout aucune protection sanitaire pour nous approcher, prendre des photos et contrôler nos attestations et papiers... 12 policiers au total -1,5 flic/personne, quel luxe !
    Nous avons eu droit à une leçon carabinée sur le confinement et l’interdiction de regroupement, alors qu’ils nous interrogeaient en face à face, à 12 personnes et sans aucun respect des règles officielles mentionnées. On en a dit le moins possible, et échappé au pire, vus leurs provocations.
    Ils étaient contents de verbaliser une d’entre nous qui n’avait pas la bonne attestation, et de souligner qu’Attac et la CGT/FSU etc.étaient bien à l’origine de l’initiative.
    Je passe les détails cowboys et gratinés, mais quel présage pour l’Après...
    A la lumière de cet épisode, je pense que nous devons nous former et informer bien davantage, dépasser l’amateurisme, et prévoir : on sait maintenant à quoi s’en tenir. Depuis les GJ, c’est un combat. Et pas fini.
    Solidairement

  • Des actions ce 1er mai malgré la répression !

    Malgré le déploiement policier autour de certains lieux de rendez-vous, plusieurs actions ont néanmoins pu se dérouler ce 1er mai, notamment des manifestations de quartiers comme à la Boissière à Montreuil ou encore dans le 14e à Paris. L’assemblée de quartier de Place des Fêtes a également pu se tenir en début de soirée, à grands renforts de chants et de déploiement d’une banderole !
    N’hésitez pas à venir publier vos comptes-rendus d’actions ou à nous les envoyer à paris-luttes-infos(at)riseup.net .

  • Le rassemblement à Gambetta est annulé à cause des contrôles dans le quartier.

    Beaucoup de keufs et de contrôles sur les différents points de rendez-vous annoncés : mairie de Montreuil, croix de Chavaux, Gambetta, mairie du 18e, place d’Italie... Beaucoup de contraventions pendant les contrôles.
    Faites gaffes à vous, si vous êtes témoin d’une interpellation contactez la legal team au 07 52 95 71 11

  • Nassage et verbalisations à Montreuil

    À Montreuil, sur la place du marché vers 13h, des personnes se retrouvant pour le 1er mai, ainsi que des personnes des Brigades de Solidarité Populaire faisant une distribution de nourriture ont été nassées par la BRAV et ont reçu une amende.

  • Arrestation de cinq manifestant-e-s place de la République

    Ce matin à 10 h, nous, une vingtaine de personnes, nous sommes réunis sur la place de la République pour le 1er mai, en respectant les mesures de sécurité sanitaire. Plusieurs cars de CRS nous attendaient sur place. À peine avions nous déployé nos banderoles que déjà les policiers sont intervenus violemment et qu’ils ont interpellé plusieurs d’entre nous. En plus de nous verbaliser tous, ils ont amené cinq camarades au commissariat de Bastille où ils se trouvent actuellement. Nous dénonçons cette répression de notre droit de manifester le 1er mai et exigeons la libération immédiate de nos camarades.

    Vive le 1er Mai !

    Comité de solidarité avec grèves et résistance

  • Arrestations place de la République (Paris)

    Quelques personnes ont brandi des banderoles sur la place de la République (tout en respectant des distances physiques) ce matin. Certaines ont été interpellées par des effectifs policiers très nombreux.

À Paris et en proche banlieue, plusieurs appels à se rassembler et/ou manifester circulent depuis quelques jours :

Bien évidemment, tous ces appels soulignent l’importance de prendre les mesures de précaution nécessaires afin de limiter la propagation du virus (masques et distance de sécurité en particulier). Un texte propose même de s’appuyer sur ces mesures et de prendre acte de la situation actuelle afin de renouveler nos modes de manifestations :

Sans appeler officiellement à manifester, la fédération Sud Collectivités territoriales appelle quant à elle :

à sortir le vendredi 1er mai, marcher, courir, pédaler, trottiner… en passant, quand nous le pouvons, devant les mairies, les conseils départementaux et régionaux… Et puisque nous sommes autorisé·e·s à faire nos achats de première nécessité, la fédération SUD CT propose d’afficher sur tous ces lieux de « pouvoir » nos listes de courses reprenant nos revendications immédiates.

De son côté, l’intersyndicale nationale (CGT, FSU, Solidaires et organisations de jeunesses) dans un communiqué n’appelle pas à sortir dans la rue, mais à donner une force collective à cette journée « avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux ».

Mais puisqu’aujourd’hui même une simple banderole à sa fenêtre peut être un motif de placement en garde à vue, quelque soit le mode d’action que vous choisissez d’adopter pour cette journée, n’oubliez pas de noter le numéro de la Legal team Paris (07 52 95 71 11), de retenir un nom d’avocat et de relire les conseils de la coordination contre la répression :

Enfin, le soir, si vous n’êtes pas confiné de force dans un commissariat, n’oubliez pas de visionner en ligne en avant-première le film En découdre. Paroles ouvrières en roannais.

Note

Et pour terminer, une petite chanson !

Mots-clefs : 1er mai | manifestation
Localisation : région parisienne

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