Répression du 22 mai : une personne reste en détention provisoire

Suite aux opérations policières du 22 mai, deux jeunes qui manifestaient à Paris le 22 mai ont été arrêtés, placés 48 heures en garde à vue, déférés au palais de justice pour y être jugés en comparution immédiate. Contrairement aux autres, ils sont placés en détention provisoire et l’un d’eux y est encore. Si vous souhaitez lui écrire, envoyez-nous un mail à stoprepression(AT)riseup.net pour connaître son numéro d’écrou.

Le 22 mai, ielles sont plus de 130 à se faire arrêter, 128 gardé-e-s vue, et une bonne vingtaine à passer en comparution immédiate (sans parler des nombreux mineur-e-s dont une quinzaine mis en examen devant un juge pour enfants). Toutes et tous vont demander à ne pas être jugé.e.s immédiatement pour pouvoir préparer leur défense. Cela leur sera accordé. Toutes et tous se verront signifier leur date de procès et repartiront libres du tribunal avec, quand même pour certain.e.s, un contrôle judiciaire, l’interdiction de communiquer entre elleux, des interdictions de paraître à Paris et des interdictions de manifester.

Toutes et tous ? Non ! Pour l’exemple, deux jeunes, qui sont accusés des mêmes faits que les autres, qui présentent les mêmes garanties de représentation que les autres, sont partis en détention provisoire. C’est à dire qu’ils ont eu l’immense privilège d’aller préparer leur procès à Fleury-Mérogis ! Pour plus d’un mois, leur date de procès étant fixée encore plus tard que les autres (29 juin). En sachant que – pas de jaloux-ses – les procureuses avaient requis ce jour là de la détention provisoire pour tou-te-s les prévenu-e-s.

Pourquoi ces deux là ? Les juges de chambre 23.2 ne se sont pas posés la question.
Le mardi 5 juin, une demande de mise en liberté (DML) était examinée dans cette même chambre avec d’autres juges et une autre procureuse pour les deux mis en détention provisoire.

L’un s’est vu refuser sa mise en liberté dans l’attente de son procès, au motif qu’il restait « potentiellement dangereux au vu des dégâts que commettaient les black blocs », dixit la procureuse (qui déclarait donc, de fait, la personne coupable avant qu’elle soit jugée) 

L’autre verra sa demande accordée, mais en raison d’un vice de procédure portant sur le délai de l’examen de sa demande. La procureuse et les juges n’ont donc pas agi par bienveillance ni sens de l’équilibre ou d’équité (qui y croyait encore ?), ils et elles ont été contraintes de s’incliner, mais ont assorti leur décision d’un contrôle judiciaire très sévère (assignation en province au domicile de ses parents, obligation de pointer deux fois par semaine, interdiction de paraître à Paris sauf pour passer des examens universitaires sur justificatifs – trois dans cette période – et bien sur pour se rendre à son procès...

Pour l’exemple, donc, un jeune de 18 ans va faire un mois de prison ferme avant d’être jugé du simple fait de l’arbitraire d’un tribunal. Contrairement à d’autres, il avait accepté de se laisser identifier en donnant empreintes et prélèvement ADN, laissant clairement entendre que cette piètre injonction au fichage de masse n’encourage aucune bienveillance de la part de ces messieurs dames de la magistrature. Une autre DML sera déposée prochainement par son avocat.

Des rassemblements de soutien vont avoir lieu au TGI de la Porte de Clichy le 29 juin prochain, jour de leur procès. Avant cela, il y aura une audience mardi 12 juin pour deux camarades arrêtés lors du 1er mai. Il y a aussi un appel à rassemblement le vendredi 15 pour les autres procès des inculpé-e-s du 22 mai.

Si vous souhaitez écrire au copain toujours en détention, envoyez-nous un mail à stoprepression@riseup.net pour connaître son numéro d’écrou.

La solidarité est notre arme !

Le Groupe légal de la Coordination antirep.
Caisse collective : http://tinyurl.com/stoprep2
stoprepression(AT)riseup.net

Note

CAISSE COLLECTIVE : suite aux deux grosses vagues d’interpellations des 1er et 22 mai, la Coordination antirépression vous encourage plus que jamais à alimenter la caisse de soutien collective - http://tinyurl.com/stoprep2. - et à faire circuler des appels à dons autour de vous et à vos contacts.
Pour avoir une idée des montants nécessaires pour assurer à chacun-e une défense minimum, relisez notre article du 9/11/2017 : « La stratégie des procureurs pour envoyer les manifestant-e-s en prison avant d’être jugé-e ! »

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