Repartons à l’assaut du ciel !

Lutter contre la loi travail c’est lutter contre une chose qui nous est imposée. C’est faire l’expérience directe de notre capacité à agir et à décider. À partir du moment où l’on lutte contre un pouvoir on exerce de fait un pouvoir. Un « pouvoir de » et non un « pouvoir sur » tel que celui d’un État, d’un patron, actionnaire…

Lutter contre la loi travail c’est lutter contre une chose qui nous est imposée. C’est faire l’expérience directe de notre capacité à agir et à décider. À partir du moment où l’on lutte contre un pouvoir on exerce de fait un pouvoir. Un « pouvoir de » et non un « pouvoir sur » tel que celui d’un État, d’un patron, actionnaire … Cela revient à dire que la simple lutte contre une loi comprend en son sein le refus de ce qu’on entend nous imposer et donc la volonté de notre émancipation. Lutter contre la loi travail, c’est aussi lutter contre son monde, qui nous veut isolé-e-s, exploité-e-s et spectateur-trice-s de nos propres oppressions. C’est faire collectivement usage d’une autonomie politique.

C’est pour cela qu’il est nécessaire de nous poser la question de nos modes d’organisation, des formes que prend l’expression de notre pouvoir. Comment espérer « changer les choses » en luttant uniquement avec des méthodes et au sein d’organisations qui ont prouvé depuis des décennies qu’elles n’étaient là que pour négocier l’aménagement du monde capitaliste ? Ou en en reprenant tous les travers et leurs lots de rapports humains sclérosés, d’ennui, d’aliénation et de frustration, qui ne mènent qu’à la reproduction de toute la merde qui nous use quotidiennement ? Quoi de plus absurde que se révolter contre une chose, pour, finalement recréer, dans nos pratiques, ce qui la rendait révoltante ? Critiquer l’image de quoi que ce soit sans en comprendre la structure réelle et les rapports qu’elle induit, c’est ré-aboutir au même résultat. Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes ...

La lutte contre la loi travail est une amorce d’une remise en cause plus générale du travail. Nous ferons pas l’économie d’une critique radicale de la société ni de nos modes d’organisation. S’organiser à la base c’est faire l’expérience du pouvoir politique direct, c’est entrevoir le monde que nous pourrions gagner.

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Mots-clefs : autonomie | auto-organisation