Elles sont un espace d’échanges sur nos investissements militants, c’est pourquoi elles sont ouvertes à toutes les personnes que les débats prévus intéressent. Dans les espaces laissés libres par le programme, d’autres discussions pourront être proposées pour partager une expérience ou présenter une lutte particulière. Les débats ont lieu chaque jour à 15 heures et à 21 heures

Nous camperons sur le terrain arboré d’un gîte du Quercy, sur la commune de Vazerac et nous bénéficierons de ses installations collectives. Il y aura également là des tables de presse, ainsi qu’une vidéothèque composée de films sur des luttes d’hier et d’aujourd’hui. En ce qui concerne la vie quotidienne et la gestion des rencontres, les repas et le ménage seront assurés par des équipes qui changeront chaque jour.
Afin de faciliter la confection des repas et votre accueil, nous vous demanderons de nous prévenir de votre arrivée en téléphonant au 06.16.93.07.28. au moins 24 heures à l’avance. Si vous venez en train, nous irons vous chercher à la gare de Montauban. Les tarifs pour les repas et la participation aux frais de location des lieux seront établis en fonction de vos revenus.
Le programme des débats est le suivant :
Mardi 15 juillet :
- Après-midi : La situation politique et sociale en France.
Rien de nouveau sous le soleil froid du capital. Les attaques sur le travail et la protection sociale montrent que la restructuration du capitalisme français suit toujours la feuille de route fixée à Macron : l’alignement à marche forcée sur les standards sociaux européens. Ses conséquences sociales se sont traduites en luttes : Gilets jaunes, Martinique, émeutes de banlieues, Kanaky, retraites…
Prétexte impérieux à cette nouvelle cure d’austérité : le financement de l’économie de guerre – à laquelle on nous prépare –, qui ressemble à s’y méprendre à la bien connue guerre (de classes) de l’économie. Les discours, venant de tout le spectre politique, sur la souveraineté, les relocalisations, etc., se heurtent à la concurrence mondiale dans laquelle la France ne peut rivaliser.
La gauche n’a à proposer que la même soupe électorale (sur laquelle la CGT s’est alignée) et le désormais traditionnel barrage antifasciste. Le milieu « radical », sans perspective révolutionnaire ou anticapitaliste unificatrice, est miné par des contradictions idéologiques difficilement surmontables.
Si la période dévoile de façon limpide le mépris des dirigeants et le cynisme des capitalistes, ce ne sont pas pour autant nos idées qui triomphent, mais plutôt l’abattement. Alors, en attendant la prochaine explosion sociale, quelles perspectives communistes et libertaires, quelles stratégies de rupture porter dans les mouvements ? Sans sombrer dans le fatalisme ou la prophétie autoréalisatrice du « fascisme qui vient », quelles résistances au tournant sécuritaire, autoritaire, guerrier ?
- Soirée : L’élection de Trump aux États-Unis et ses conséquences.
Contrairement à la plupart des élections, celle de Trump a ouvert la voie à des bouleversements considérables. Mais plutôt que de tomber dans des explications bien connues héritées du passé – crise du capitalisme, fascisme, isolationnisme, régime ouvertement oligarchique –, essayons plutôt d’y voir le signe d’une réponse étrange et chaotique à des problèmes réels, qui sont autant sociaux et culturels que politiques et économiques, rencontrés par la société américaine et, au-delà, la civilisation dont elle fait partie. Ce n’est qu’à partir de là que nous pourrions dégager les voies d’une critique adéquate.
Mercredi 16 juillet :
- Après-midi : L’écologie de guerre en marche.
Faites quelques travaux d’isolation dans votre domicile et vous contribuerez ainsi à l’effort de guerre que l’on réclame de vous. En effet, vous consommerez moins d’énergies fossiles, ce qui affaiblira nos ennemis qui tirent leur force de nos besoins en gaz et en pétrole. CQFD. C’est ça, l’écologie de guerre prônée par EELV.
Ceux qui pensaient les écolos de gouvernement plus ou moins pacifistes se retrouvent Gros-Jean comme devant. Ceux qui avaient quelques problèmes de conscience à considérer l’effort de guerre comme indispensable se retrouvent écolos bon teint et lavés de tout soupçon militariste.
Ne soyons pas naïf en épousant l’idée répandue qu’il s’agit là d’un revirement spectaculaire de nos Verts. Cela fait des décennies que ces derniers, en Allemagne comme en France, sont ralliés à la cause de l’OTAN et en épousent tous les combats. Cela fait des années que la force de frappe et l’arme nucléaire ne sont plus considérés comme un casus belli dans la vie politique française.
- Soirée : L’extractivisme au nom de la transition écologique ? Les luttes en France et ailleurs contre les mines de lithium, mais pas que !
En France, des collectifs se lèvent contre l’extraction des matières considérées comme essentielles pour la transition écologique. Comme d’autres le font dans d’autres parties du monde, que ce soit en Europe, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord ou en Afrique.
Comment faisons-nous pour que ces mines n’ouvrent pas ? Pour construire des mouvements locaux autonomes et forts en relation avec les collectifs de par le monde et ne pas rester entre militants, mais en gardant tout de même un discours net (sur les usages des métaux, transition, réarmement, etc.), le tout sans se faire bouffer par les modes d’organisation des sociaux-démocrates et autres associations environnementales légalistes ?
Jeudi 17 juillet :
- Après-midi : libre
- Soir : La lutte des classes comme boussole et liant pour les combats à venir
Pour lancer ce débat, nous présenterons deux livres récemment parus qui réaffirment l’importance du travail et des questions de classe, ainsi que des résistances sociales :
Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier, de La Mouette enragée, veut, en renouant avec l’enquête ouvrière, redonner corps et voix à une classe ouvrière qui change perpétuellement et qu’on invisibilise. Alors qu’on ne parle plus du « monde ouvrier », la condition ouvrière n’a jamais été aussi présente tant par l’intensification de l’exploitation au travail que par les conditions matérielles d’existence. Ce n’est plus l’ouvrier des grandes usines mais bien plutôt l’ouvrier-ère du tertiaire que l’enquête ouvrière a rencontré. Y émerge une parole située dans la lutte des classes et qui participe à la reconstruction d’un imaginaire commun, d’une conscience de classe (?) : son histoire, sa nature, sa portée et sa nécessité toujours recommencée au gré des mutations du salariat.
Dans Le capitalisme est un cannibalisme, Nancy Fraser critique l’« oubli », depuis des décennies, des luttes sociales dans nombre d’analyses centrées sur d’autres luttes (féministes, antiracistes, écologistes…). Elle retrace l’histoire du capitalisme en faisant ressortir ses contradictions, qui le forcent à évoluer sous l’effet de multiples facteurs. Et elle appelle à lier toutes les luttes par le biais de l’anticapitalisme afin de détruire un système global, et non « juste » d’exploitation économique. Cependant, comme d’autres à « la gauche de la gauche », Nancy Fraser dénonce surtout la phase financiarisée du capitalisme appelée « néolibéralisme », et en considérant l’État comme un outil utilisable contre ses « méfaits ». De tels choix montrent que « l’anticapitalisme » ne va pas forcément dans le sens d’une émancipation sociale – tout dépend de ses bases, de ses composantes et de sa finalité.
Vendredi 18 juillet :
- Après-midi : Commission journal du Courant Alternatif (critique du n° 351 et préparation du numéro de rentrée).
- Soir : L’urgence de la solidarité à apporter aux immigré-e-s
Dans la plupart des cas, l’administration française ne répond même plus aux demandes de régularisation des sans-papiers. C’est le silence ou la délivrance d’une obligation à quitter le territoire français (OQTF). Même le renouvellement automatique des cartes de séjour n’est plus assuré. A cela s’ajoutent l’informatisation de toute prise de rendez-vous dans les préfectures, l’obligation d’obtenir des examens de connaissances du français, de l’histoire et de la géographie de nos institutions, etc. L’immigration familiale est dans le collimateur – déjà, à Mayotte, le tristement célèbre Manuel Vals voudrait ne plus régulariser les parents d’enfants français, ou retirer un titre de séjour aux parents d’un enfant troublant l’ordre public.
Quant à la régularisation des travailleurs sans papiers, elle est bloquée depuis plusieurs années, et pourtant de nombreux secteurs de l’économie ne trouvent plus de main-d’œuvre (« métiers sous tension »).
En solidarité avec l’immigration, quelles seront les initiatives à prendre pour inverser le rapport de force qui écrase aujourd’hui des millions de personnes ?
Samedi 19 juillet :
- Après-midi : Commission journal de Courant alternatif (fin)
- Soir (débat introduit par Sarah Katz et Pierre Stambul) : Gaza
Comment la société de Gaza s’organise, résiste et survit face au génocide. Quelle solidarité concrète ? Comment le projet sioniste en est arrivé au génocide à Gaza. Pourquoi les dominants de ce monde sont-ils complices ?
Dimanche 20 juillet :
- Après-midi : projection, suivie d’un débat, du documentaire On n’est pas nos parents (de Matteo Severi, Madeleine Guediguian et Sarah Cousin, 2024, 88 minutes) sur la lutte de PSA-Aulnay.
1982, 2013 : ce sont deux grèves historiques à l’usine de PSA-Aulnay pendant lesquelles la base ouvrière, très majoritairement issue de l’immigration, a réussi à arrêter la chaîne et à poser un rapport de force face aux patrons de l’automobile et à son encadrement aux méthodes de voyou. Mais, outre ces ressemblances, il y a aussi une grande différence, c’est que la lutte de 2013 est défensive par rapport à celle de 1982, car elle vise très vite à obtenir le plus d’indemnités de licenciement d’un capitalisme industriel qui avait décidé de déserter toute une région et sa population. Ce sont ces va-et-vient entre ces deux périodes que nous propose On n’est pas nos parents. Les coauteurs de ce film autoproduit, membres de l’association MBPS, seront là en tant aussi que participants de premier plan à ce mouvement. On pourra débattre avec eux d’histoire du mouvement ouvrier – pour comprendre notamment comment le fait religieux a été utilisé pour casser les grèves automobiles des années 1980 –, de lutte des classes, d’immigration, etc.
- Soir : libre.