Le mouvement qui s’est lancé spontanément le 10 septembre et qui s’est prolongé le 18 à travers l’appel à la grève de l’intersyndicale a montré la volonté de la classe des travailleur-se-s et des étudiant-e-s d’une rupture avec l’ordre néo-libéral et les politiques menées par Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs depuis son arrivée au pouvoir.
Il est clair que le mouvement en cours n’est pas qu’une réaction tardive au projet de budget austéritaire proposé par Bayrou en juillet : il s’agit bien là d’un mouvement offensif, dont les mots d’ordres restent à préciser mais qui a d’ors et déjà affirmé son appartenance au camp social, féministe et antiraciste. Le 18 septembre, c’est plus d’un million de personnes qui ont convergé ensemble et bloqué le pays.
Politiques après politiques et dans la continuité de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron a violenté les classes populaires, saccageant le code du travail, la sécurité sociale et nos services publics, multipliant les mesures racistes contre les immigré-e-s et les musulman-e-s, et réprimant avec violence toute forme d’opposition, en particulier celles et ceux s’opposant au système colonial français, qu’il s’agisse du peuple Kanak luttant pour son indépendance ou des militant-e-s qui dénoncent la complicité de la France dans le colonialisme israélien et le génocide en cours en Palestine. En parallèle, la classe bourgeoise a constamment été arrosée de cadeaux fiscaux et autres aides financières aux entreprises.
Le mépris d’Emmanuel Macron pour la démocratie et sa politique au service de la bourgeoisie fascisante ont mené à la situation que nous connaissons aujourd’hui : un blocage institutionnel, sans gouvernement légitime, rencontrant systématiquement une large opposition des classes populaires. Face à ce blocage, le résultat de nouvelles élections semble plus qu’incertain et pourrait bien profiter à nouveau au Rassemblement National.
Mais le mouvement social n’a pas à se limiter aux échéances électorales pour imposer ses revendications : travailleur-se-s, étudiant-e-s, chômeur-se-s ou retraité-e-s, les revendications de celles et ceux qui travaillent à l’émancipation de notre classe sont toujours légitimes. Si l’urgence est à la rupture, alors le mouvement social s’impose !
Alors dès aujourd’hui : bloquons le pays, renversons la tendance, revendiquons tout !
Nous revendiquons :
- Un repas CROUS gratuit pour tou-te-s
- La fin de la politique coloniale française, que ce soit en Palestine, en Kanaky ou dans les DROMs
- La retraite à 60 ans maximum
- L’abolition des lois racistes telle que “Bienvenue en France” “Darmanin” ou encore la loi de 2004 interdisant le port du voile dans les écoles
- La hausse générale des salaires, bourses, et aides sociales.
- Un investissement massif dans nos services publics partout sur le territoire : hôpitaux, transports, écoles, universités, etc.
- La réquisition de tous les logements vides