Quand j’entends le mot culture, je sors mon manuel

Un article du blog Mignon Chaton autour de la notion de d’appropriation culturelle et des apories que celle çi peut apporter du point de vue des sciences sociales

Une bonne partie des réflexions synthétisées dans cet article sont issues d’une lecture approfondie de l’excellent manuel « La notion de culture dans les sciences- sociales »[1] dans la collection Repères des éditions La Découverte.

On ne saurait que trop conseiller à toute personne désireuse de construire un discours politique sur un thème quelconque de commencer par un minimum de travail de recherche synthétique quant à la tradition intellectuelle sur le sujet abordé.

Lévi- Strauss donne du mot culture la définition suivante « Nous appelons culture tout ensemble ethnographique qui, du point de vue de l’enquête, présente, par rapport à d’autres, des écarts significatifs. »[2]

Cette définition nous convient pour le moment car elle fait de la culture une notion critique, expérimentale : il s’agit d’une abstraction servant d’outil méthodologique pour analyser des phénomènes sociaux.
Il faut juste retenir l’idée que ce ne sont pas des cultures qui sont observées directement mais des comportements individuels ; la culture n’est, si l’on veut, qu’un outil d’analyse d’un ensemble de phénomènes.

Dans la même optique on peut considérer qu’il n’existe pas intrinsèquement de différence culturelle car la différence, comme la culture, n’est pas un fait matériel mais une production sociale : il peut exister des groupes sociaux qui, vus de l’extérieur nous semblent culturellement très proches, mais qui s’opposent culturellement sur un détail minime, tandis qu’on peut observer un groupe social se reconnaissant comme homogène abriter de très fortes disparités culturelles (y compris des sous-cultures, des contres- cultures etc.) du point de vue de la recherche en science- sociale.

De la même manière, les relations continues sur une longue durée entre groupes sociaux n’effacent pas forcément les différences culturelles : ces relations peuvent même être organisées de façon à maintenir cette différence, entraînant une accentuation de celle-ci, comme c’est notamment le cas à l’égard des personnes racisées de la part des personnes s’autoproclamant « de souche » si l’on prend l’exemple du racisme post- colonial en France.

La suite ici : https://mignonchatonblog.wordpress.com/2017/03/23/quand-jentends-le-mot-culture-je-sors-mon-manuel/

Mots-clefs : anti-racisme

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