Procès pour violences d’un nervis des renseignements de la Préfecture de Police

Ce jeudi 18 avril 2019 à 13h30 au TGI de Paris (Porte de Clichy, chambre 10/2) sera jugé Grégory Fogetta, un agent de la BIVP Reuilly, qui le 8 novembre 2014, en marge d’une manifestation pour Rémi Fraisse à Paris, a passé à tabac un manifestant en compagnie d’autres flics de sa brigade. Appel à soutien.

Les appels à soutien de la « victime » (ianB) :

Le 18 avril 2019 à 13h30 au TGI de Paris, Chambre 10/2, on juge un flic.

Pas n’importe quel flic. Grégory Fogetta appartient à la Brigade d’information de la voie publique (BIVP), un service de renseignement qui ne porte pas son nom. Les BIVP « sont les interfaces avec les services d’enquête et sont susceptibles d’établir un certain nombre d’actes judiciaires ou de recueillir des renseignements ou informations utiles pour les officiers de police judiciaire (OPJ). »

Le 8 novembre 2014, en marge d’une manifestation faisant suite à la mort de Rémi Fraisse, il m’assène sept coups de pieds, alors que je suis projeté au sol et roué de coups par quatre autres de ses collègues, mais aussi par des agents des Compagnies d’intervention qui étaient déployés là.

Sur les conseils de camarades, j’accepte de porter plainte à l’IGPN.

Durant l’enquête, je suis amené à identifier sur planches photographiques tous les agents de la brigade impliquée, puis confronté à trois d’entre eux, dont un officier. La juge d’instruction l’entendra durant 5 heures, mais ne poursuivra finalement que Fogetta.

Cette rencontre brutale de novembre 2014 n’est que le début des problèmes : sur la base de notes blanches, je serai assigné à résidence en novembre 2015, mis en examen deux fois en mars 2016 après avoir été arrêté par des policiers en civil pour des faits imaginaires, puis interdit de manifester à cinq reprises au printemps 2016, interdit de me rendre à Paris entre juin 2016 et février 2017, placé en rétention judiciaire à l’été 2016…

Je reverrai d’ailleurs l’un de mes agresseurs (celui-là même qui m’avait tapé le front sur le sol en me tenant par les cheveux) à deux reprises, lors d’une audience le concernant au TGI de Paris, mais également lors de l’audience au Conseil d’État concernant mon assignation à résidence.

S’il est impossible de faire des liens évidents, on soupçonne fortement la BIVP, petite main au service de la préfecture de police, d’avoir alourdi les dossiers. Et, en toile de fond, toujours la même question : qui rédige les notes blanches justifiant d’être fiché « S » et de subir sur cette base toutes sortes de mesures répressives ?

Grégory Fogetta sera jugé uniquement pour les coups qu’il a portés en novembre 2014. Pourtant, nous appelons à être nombreux à l’audience, pour dénoncer le sentiment d’impunité de ces gens-là, pour qu’ils se sentent bien seuls et pitoyables.

Violences policières et police politique ne passeront pas !

Merci d’avance.

Un article plus complet sur le « travail » de la BIVP et ses conséquences : IanB revient plus précisément sur son arrestation des 25 et 26 mars 2019

Un précédent article publié sur Paris-Luttes.info :


"On est le 8 novembre 2014 vers 16h30, rue Saint-Hubert (Paris).

Je suis sur cette photo, pourtant on ne me voit pas. On ne me voit pas, parce que je suis par terre, entre les jambes d’au moins 6 policiers. Plusieurs me frappent, mais je ne les vois pas. J’ai la face contre terre. Je ne vois que leurs semelles.

En veste verte et beige, casquette sur la tête, le gardien de la paix Fogetta m’assène 7 coups de pieds en autant de secondes. Derrière lui, le major Goffredi et le brigadier-chef Simonelli, sur moi, le gardien de la paix Piton. Je sais que tous m’ont frappé et je reconnaîtrai formellement celui qui m’a frappé le front sur le sol en me tenant par les cheveux, mais la juge d’instruction choisira de n’en poursuivre qu’un seul, Fogetta, après 4 ans de procédure.

Entre-temps, je reverrai celui qui m’a tapé la tête au sol à deux reprises, lors d’une audience au Conseil d’État fin 2015 me concernant, puis lors d’une audience au TGI au printemps 2016 me concernant également. Je refuse de n’y voir qu’une coïncidence...

Ils sont tous de la SGBIVP Reuilly, des renseignements qui ne disent pas leur nom. Ces gens-là rédigent-ils les notes blanches qui permettent de ficher “S” ? On peut le penser, on n’aura jamais la preuve. Les renseignements font ce qu’ils veulent.

Je ne demande qu’une chose, que la peur change de camp.

Merci pour votre soutien."

IanB


L’appel de l’Assemblée des Blessés :

Enfin, le procès des basses œuvres de la police ?

L’Assemblée des blessés ne désarme pas !

IanB de « Désarmons-les » est tabassé le 8 novembre 2014 par 5 policiers du renseignement.

Un des policiers répondra de ses actes le 18 avril prochain.

L’Assemblée des Blessés appelle à soutenir IanB et à dénoncer la loi anti-manifestants.

JEUDI 18 AVRIL 2019
13h30 TGI DE PARIS 17E (Porte de Clichy)
Chambre 10/2

Jeudi 18 avril, c’est un policier qui est jugé, mais nous dénoncerons aussi des pratiques dangereuses pour nos libertés !
Ce procès permettra :

  • D’écouter les juges nous expliquer appliquer la loi alors que les syndicats policiers visitent fréquemment les législateurs (et les plateaux TV), pour légaliser leur impunité et promouvoir les armes de guerre dénoncées justement par « Désarmons-les » depuis 2012.
  • De démontrer la facilité de créer un dossier chargé des « notes blanches », déclarations imaginaires et anonymes, outils offerts à discrétion aux policiers pour appliquer la loi anti-manifestants, ce package antidémocratique dénoncé par l’AdB depuis la commission d’enquête sur le maintien de l’ordre suite à la mort de Rémi Fraisse.
  • De comprendre enfin pourquoi IanB a été inquiété le 24 mars dernier à sa descente du train, revenant d’une conférence sur les armes de la police.

Avec l’Assemblée des Blessés, IanB participe activement au recensement des Blessés et à leurs rencontres.

Localisation : Paris 17e

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