Jugement des inculpés du 10 octobre - premier round

Un bref compte rendu et analyse du Secours Rouge Arabe de l’audience d’Aléxis et de Brandon inculpés de la manifestation du 10 octobre devant la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Le 10 octobre c’était jour de manif. Deux banques avaient subi la rage des manifestant.e.s ce qui avait amené les flics à charger dans le cortège pour arréter quelques personnes. Depuis la justice de classe est passé, implacable contre nos deux camarades Aléxis et Brandon.

Rien d’étonnant et à attendre donc lorsqu’on voit plus généralement que ce sont des pauvres qui sont condamnés systématiquement. Toute une population invisible au milieu de tant de richesses dégoulinantes.
Alexis a reconnu d’avoir participé à la casse des agences bancaires de la HSBC et de la BRED. La peine est de 105 heures de TIG mais la réparation financière est lourde : presque 45 000 euros pour les voleurs / fraudeurs. Pour la BRED il est convoqué le 22 décembre pour estimer les dommages…
Comment éliminer socialement une personne dans la société capitaliste ? Soit en le laissant crever dans la rue, soit en finissant en prison ou bien en payant indéfiniment une pauvre agence bancaire victime d’une rage collective.
Pour Brandon qui est mis en cause dans pleins de trucs dont « l’agression » d’un flic et la participation au saccage de la BRED, la peine est de dix mois dont neuf avec sursis (il a déjà effectué un mois à Fleury-Merogis) assortie d’une mise à l’épreuve de deux ans et 1000 euros pour le keuf blessé à la main. Il passe également le 22 décembre en ce qui concerne l’agence bancaire qui lui demande déjà 19 000 euros…
Ces condamnations sont infiniment politiques puisqu’ils s’agissent de punir deux révoltés de la guerre sociale. Aucun regret exprimé par les deux camarades. Brandon a estimé que sa participation au saccage de la BRED reflète son opinion sur les banques et…sa colère. Il préfère donner du fric à un SDF qu’à une banque sous forme d’AGIOS. A la question du président du tribunal sur la présence d’employés apeurés d’HSBC au moment de l’attaque, il répond qu’il espère une réflexion de la part de ces salariés sur le sens de leur métier et peut être l’envie de changer de boulot. Le tribunal, visiblement choqué par ces propos, essaye de l’entendre raison mais non Brandon assume. A une autre question sur les attaques contre les flics, il répond que leurs présences devant des agences bancaires marquent la volonté de l’état de les envoyer au casse-pipe.
Il est évident que la justice ne peut pas supporter ce type de comportement (en plus de la part d’un jeune) qui ne craint pas de dire ce qu’il pense en toute connaissance de cause. Etre contre le capitalisme et ses conséquences mortifères en pauvreté et en misère est incompréhensible pour une société tellement ordonnée avec une jeunesse radieuse d’autoentrepreneurs et prête à rejoindre le rêve jupitérien.
Au final nous tenons à saluer le courage de ces deux camarades face une machine judicaire impitoyable pour les pauvres et les révoltés mais clémentes pour la racaille capitaliste et les politiciens bourgeois bien pourris.
Le deuxième round aura lieu le 24 novembre devant la 23e chambre du tribunal correctionnel à partir de 13h30.

La solidarité est notre arme / Abattre le capitalisme
Secours Rouge Arabe

Mots-clefs : justice | procès | répression | prison
Localisation : Paris 1er

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