Pour Mélissa ; Résistons ensemble mars 2014, n° 128

Le bulletin no 128, mars 2014 du petit journal mobile recto-verso A4
« résistons ensemble » du réseau contre les violences policières et
sécuritaires est sorti.

RESISTONS ENSEMBLE / bulletin numéro 128 / Mars 2014

Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf :
http://resistons.lautre.net/

Pour Mélissa

Un millier de personnes ont parcouru Bobigny (93) ce 16 février en mémoire de Mélissa. Cortège minuscule pourtant eu égard au crime énorme dont elle a été victime. Une mort, ici, chez nous, pas de malnutrition, pas de manque de médicaments. Non, elle est morte, la petite Mélissa, enfant Rrom de 8 ans, d’un crime politique, d’un crime d’État commis par un gouvernement de « gauche ». Bien sûr, on dira en haut lieu, que si elle a été asphyxiée dans la caravane de ses parents, lors de l’incendie du bidonville de la rue des Coquetiers, c’était un accident. Melissa était Bulgare, 5 ans auparavant, Diego 7 ans, Rrom lui aussi et Roumain, est parti pareillement.
C’était une « marche blanche », catégorie de manifestation inventée pour signifier qu’on doit rester tranquille, qu’on ne doit pas crier sa colère, qu’on ne doit pas pointer du doigt les responsables qui rejettent les Rroms dans des bidonvilles pour se réfugier ensuite derrière la « fatalité ». Silence et bouche cousue jusqu’à la prochaine victime. En attendant expulsions, passages au bulldozer des camps de Rroms continuent de plus belle. Seuls les cris de douleur, de révolte déchirants de la famille, ont su perturber l’ordre du cortège. Les automobilistes bloqués ont aussi donné de la voix, mais pas pour exprimer leur solidarité. Non, les coups de klaxons rageurs protestaient contre les Rroms, qui, « une fois de plus foutent le bordel ». Remarquez, de ce côté là, tout était aussi arrangé, le commissariat, pourtant prévenu, n’a pas daigné mobiliser un policier pour détourner la circulation.
La directrice de l’école de Mélissa, émouvante, pleurait la perte d’une élève si agréable et avide de savoir. La mairesse PCF de Bobigny est restée dans la ligne. Elle a promis, dans un élan qui se voulait hardi, d’aller voir la ministre du logement Cécile Duflot, pour lui demander de trouver une « solution » aux camps de Rroms. Comme si cette écologiste ne savait rien. Elle fait pourtant partie du gouvernement qui, avec le ministre Valls, a déjà trouvé « la solution » au problème des 15000 Rroms présents en France (une masse écrasante, n’est ce pas, par rapport au 65 millions d’habitants de ce pays ?) : C’est le bulldozer puis l’expulsion de ces « inassimilables » (Valls s’est vanté d’en exécuter deux fois de plus que son mentor, un dénommé Sarkozy, voir RE 127).
Les sans-papiers sont pourchassés et expulsés parce qu’ils n’ont pas de papiers, les Rroms le sont parce qu’ils sont Rroms, en dépit de leurs « excellents » passeports européens. Papiers ou pas, l’État pour régner doit se fabriquer des « ennemis intérieurs ».
« Nous nous souvenons de toi Mélissa » disait la banderole de la marche. Souvenir bien sûr, mais sans détourner nos regards des responsables.

Au sommaire

  • Pour Mélissa
    - [ Chronique de l’Arbitraire ]

Appel de la famille de Wissam EL-Yamni
Non lieu cassé dans l’affaire Ali Ziri !
La répression par mutilation
Défilé antifasciste à Lyon : « Reprenons nos quartiers »
Calais, invitation aux hacktivistes à action solidarité anti fasciste
« J’ai frappé avec ton poing américain »
Violences policières à Gennevilliers (92) contre Danièle P.
L’innovation pour quoi ?

- [ Sans Papier ni Frontiéres ]

Vincennes toujours

- [ La Prison Tue ]

Justice pour Deniz

- [ Agir ]

Journée Internationale contre les violences policières
Bas les pattes !
Procès « Urgence la police assassine »
L’envolée n°38


Mots-clefs : violences policières

À lire également...