Pour Henri Lenfant, membre des gens du voyage, abattu par le GIGN

Ce 28 septembre, à Fouquières-les-Lens, Henri Lenfant, membre de la communauté des gens du voyage a été abattu par un gendarme, sous-officier du GIGN.

Cette nuit là, des gendarmes ont poursuivi une voiture où se trouvaient Henri et, semble-t-il, une ou 2 autres personnes. Puis, alors que la voiture était à l’arrêt, que Henri était seul au volant, l’autre ou les deux autres étant sortis, le gendarme est entré dans la voiture, a tiré 3 balles et l’a tué. Henri n’avait aucune arme.

Cela s’est déroulé à une centaine de mètres de la caravane où Henri habitait. Son père et sa compagne ont été réveillés par les coups de feu. Celle-ci a voulu aller vers lui : les gendarmes l’ont empêchée d’approcher en la menaçant avec des chiens et en la braquant avec leurs fusils.
Et c’est à peu près tout ce que l’on sait de manière certaine. Cela fait, un mois depuis ce drame que la famille est tenue à l’écart et n’a, par exemple, reçu aucun document. Ils n’ont appris que récemment, et par leur avocat, qu’un juge d’instruction a été nommé.

Au lieu de cela, très vite le procureur de Béthune a invité le père d’Henri et sa compagne au tribunal, mais pour ce qui ressemble fort à une tentative de les endormir. Il les a reçus dans une petite salle bien confortable et leur a déclaré qu’il allait leur parler « comme le ferait un père de famille ». Il leur a dit que le gendarme était mis en examen pour « violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et qu’il serait puni (puni comment ? En général, dans ce genre de drame, les gendarmes ou les policiers ne sont que très légèrement punis ou pas du tout). Il leur a, quand même, dit que les autres gendarmes présents lors du drame ont déclaré ne pas comprendre pourquoi le sous-officier du GIGN avait tiré. C’est seulement par les employés des pompes funèbres que la famille a appris qu’Henri avait reçu une balle dans la nuque et deux dans la poitrine.
Les médias ont annoncé que le gendarme aurait été mis sous contrôle judiciaire et qu’on lui aurait retiré son arme. Mais qu’y a-t-il de vrai ?

En tous cas, la famille est bien décidée à réclamer toute la vérité et à se battre.
Henri n’avait pas encore 23 ans et laisse deux petites filles de trois et cinq ans.

La famille a commencé le combat pour obtenir la vérité sur ce qui s’est réellement passé. Cela occasionne des frais d’avocat et autres qui pèsent lourdement sur cette famille des gens du voyage, déjà dans les difficultés matérielles. Vous pouvez les aider en leur apportant un soutien financier, dans la mesure de vos moyens. Merci

http://www.lepotcommun.fr/pot/ugpef8fu

Pétition :

Tous pour Henri lenfant
Que justice soit faite pour mon mari lenfant Henri que l’on sais la vérité de ce qu’il sais passer de comprend pourquoi le gign lui a tiré dessus alor qu’il été innocent et pas armées je voudrai un maximum de partage pour lui montré que l’on ne l’oublie pas merci pour se qui me soutienront dans votre combat

Cette pétition a un sens et une importance inhabituels. En effet, la famille d’Henri a très peu de relations en dehors de la communauté des gens du voyage. Communauté peu nombreuse, d’une part, et très souvent méprisée et rejetée, d’autre part.
La police et la justice espèrent que cet isolement fera que ce crime policier sera vite oublié.
A chacun d’entre nous de montrer qu’il n’en est rien et qu’aux côtés de la famille d’Henri, nous exigeons la vérité et la justice.
Cette pétition a été écrite par la veuve d’Henri, écrite avec ses mots et ça n’en a que plus de valeur.

Pour signer : https://www.change.org/p/labalette-aude-touts-pour-henri-lenfant-aadda4c8-8d52-46ed-af78-da3703db9310

Une manifestation est prévue le 19 janvier 2019 à Béthune.

À lire également...