Police, fins de mois et petites arnaques

Pour certains fonctionnaires de police, la manne des « outrages » ne suffit plus. Sur France Info on apprend que deux flics du 93 sont en garde à vue pour trafic de voitures volées.

Deux policiers de la Brigade anti-criminalité sont en garde à vue depuis mardi. Ces fonctionnaires sont interrogés pour leur rôle présumé dans un trafic de voitures volées.

La « police des polices », l’IGPN, enquête sur l’un des volets d’une affaire de banditisme, un trafic de voitures volées à grande échelle. L’Inspection générale de la police nationale cherche à savoir si des policiers de la région parisienne ont donné un coup de main aux trafiquants, en passant par des fichiers confidentiels. L’un des policiers travaille à la BAC de Bobigny, l’autre à Stains.

Ils récupéraient des voitures volées et les remettaient sur le marché pour leurs petites finances. L’affaire pourrait être assez importante semble-t-il.

La semaine dernière, dans le Val-de-Marne, c’est un autre flic qui a été chopé. Il s’achetait des canapés grâce aux coordonnées bancaires d’une personne de 79 ans venue déposer plainte.

Mais la meilleure des petites arnaques pour arrondir les fins de mois de la flicaille, c’est encore le business des outrages. En plus, c’est tout à fait légal. Streetpress revient dessus avec quelques chiffres et témoignages qui font frémir. Par exemple le cas de la famille Sanouera, à Garges, relayé à l’époque à plusieurs reprises sur Paris-luttes.info :

La famille Saounera appuyée par le témoignage de plusieurs voisins dénonçait « une bavure policière ». Les fonctionnaires eux évoquent des outrages et menaces. C’est parole contre parole, donc. La plainte des Saounera est classée faute d’éléments permettant « de remettre en cause le comportement » des policiers et ce sont les Saounera père et fils qui sont condamnés .

Pour défendre les fonctionnaires dans l’affaire Saounera en octobre 2013 : l’avocat Jérôme Andrei, déjà. Une coïncidence ? Pas vraiment car, à Paris, cinq cabinets seulement se partagent le juteux business de la défense des forces de l’ordre : « “Un marché” d’environ 2,5 millions d’euros annuels, qui leur garantit un revenu d’environ 40.000 euros par mois et par cabinet », détaille le rapport du ministère de l’Intérieur.

Et ce aux frais du contribuable. Le système est bien rodé : un policier victime d’outrage peut, d’un simple appel téléphonique, déclencher une procédure qui sera à la charge de l’État. En effet, il a à sa disposition une permanence téléphonique, jusqu’à minuit, y compris le week-end, pour demander une « protection fonctionnelle » (PF). C’est-à-dire, la prise en charge des frais d’avocats par le SGAP. En 2012, plus de 20.000 dossiers de demande de « PF » ont été effectués par la police, pour seulement 300 refus. Coût total cette année-là : 13,2 millions d’euros. En théorie, la demande doit être accompagnée d’un document signé par la hiérarchie du policier, validant le bien-fondé de la demande. Sauf que les auteurs du rapport ont constaté « l’absence quasi générale de cet avis ».

Une solution pour lutter contre cette délinquance qui nous ronge ? Faire pointer les flics à Pôle Emploi !

Mots-clefs : flics ripoux

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