Paris 18e : la basilique de Montmartre taguée pour l’anniversaire de la Commune

On apprend dans la presse que de nombreux tags ont décoré la basilique dans la nuit du lundi 17 mars.

Et un autre appelant à la solidarité avec Marina et Francisco, deux compagnons incarcérés en Espagne depuis novembre dernier. Dans le climat actuel de retour de l’ordre moral, ils sont accusés de terrorisme et d’un attentat contre une église et soutenus un peu partout à travers le monde.

« À bas toute autorité », « ni Dieu, ni maître, ni État », les inscriptions qui ont recouvert les portes et le seuil de la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre (18e), écrites en rouge vif, ne passent pas inaperçues. La mairie du 18e a été prévenue dans la soirée de lundi. « Une équipe de nettoyage est en cours d’intervention », précise-t-on.

L’affaire fait le tour des médias, mais peu cependant notent l’anniversaire de l’événement : La basilique a été redécorée effectivement 143 ans jour pour jour après le début de l’insurrection de la Commune :

La basilique du Sacré-Coeur est un bâtiment symbolique. Construit à partir de 1873, l’église a en effet un passé très politique. Elle a été édifiée suite à la commune de Paris, pour fonder « un nouvel ordre moral » face aux parisiens communards. C’est en effet là, au sommet de la Butte, que débuta le mouvement d’insurrection contre le gouvernement d’Adolphe Thiers... Le 18 mars.

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas la raison du choix du lieu de l’édification de la basilique à Montmartre par les Versaillais revanchards, l’éphéméride de Rebellyon raconte ainsi les débuts de l’insurrection sur la colline :

Le 18 mars 1871, au petit jour, une brigade commandée par le général Claude Lecomte s’empare des canons de Montmartre, tuant l’une des sentinelles. Mais les attelages prévus pour emporter les pièces d’artillerie se font attendre... Alarmés les gardes nationaux et la population, accourent. Les femmes, parmi lesquelles Louise Michel, haranguent les soldats. Pour disperser cette foule, le général commande à trois reprises à ses hommes de tirer. « Armes à terre ! », crie le sergent Verdaguer. Les soldats fraternisent alors avec le peuple.

Le général Lecomte est fusillé par ses soldats, en même temps que le général Clément Thomas (photo ci-dessous), le massacreur de la révolution de 1848, reconnu près de la place Pigalle par un lieutenant de la Garde Nationale.

Dans l’après-midi, Thiers fuit Paris, dans un coupé escorté par les gendarmes, pour se réfugier à Versailles. Le Comité central de la Garde nationale s’installe à minuit, à l’Hôtel-de-Ville et appelle les Parisiens à élire leur propre assemblée. Les élections se déroulent le 26 mars. La Commune est proclamée deux jours plus tard.

Le candidat UMP du XVIIIe a déclaré « Je dénonce les graves dégradations commises au sacrécoeur et demande la plus grande fermeté vis-à-vis des coupables ». Pas de problèmes, on l’a retrouvé :

Adolphe Thiers, boucher et vandale de la butte Montmartre qui repose aujourd’hui... au cimetière du père Lachaise...
Mots-clefs : Commune de Paris
Localisation : Paris 18e