Paralysé après des violences policières : l’État français devra lui verser 6,5 millions d’€

Une condamnation record en échange d’une vie brisée. Le 30 novembre 2004, en gare RER de Mitry-Mory (Seine-et-Marne), des agents de la Suge, la police ferroviaire, se jettent sur Abdelkhader, 21 ans, habitant de Villepinte :

Alors qu’il est couché au sol, menotté dans le dos, l’un des agents lui porte un cou de genou au visage ; un témoin évoque un coup de matraque lors de sa remise aux policiers. Une vingtaine de minutes plus tard, alors qu’il est conduit en garde à vue, il perd connaissance, tombe dans le coma, et lorsqu’il en sort trois mois plus tard, il est souffre de nombreuses séquelles neurologiques, paralysé par une double hémiplégie et une incapacité partielle permanente estimée à 95%.

Plusieurs manifs exigeant « Justice pour Abdelkhader » avaient eu lieu pendant son long coma. Les trois flics avaient été mis en examen pour « violences volontaires ». Comme souvent en France, malgré les témoins, les preuves, ils avaient bénéficié un non-lieu, confirmé en appel et en cassation.

Près de quatorze ans après les faits, la Cour européenne des droits de l’homme vient de condamner l’État français à lui verser 6,5 millions d’€ de dédommagement. C’est pas avec du fric qu’on rachète une vie mais c’est déjà ça. Pas de justice tant qu’existeront les polices.

Localisation : Villepinte

À lire également...