On ne fait pas de révolte sans casser des œufs

Le riverain, la police et les œufs... juste une anecdote au ton léger et à contre courant d’une certaine offensive médiatique réactionnaire sur l’exaspération des “riverains” de la place de la République.

Je suis un riverain de la place de la République, un de ceux censés être « exténués » par les nuisances liées aux manifestations de Nuit Debout. Sauf que moi je m’en fous des nuisances, ce n’est pas pire que les concerts du début de l’été ou que n’importe quel samedi soir. Enfin, je m’en foutais jusqu’à hier après-midi.

Hier, je suis allé faire des courses, et pour cela je dois traverser la place. A l’aller, aucun problème, mon cabas est vide. Au retour, en revanche, je me fais fouiller par les CRS qui barrent l’entrée de la place.

– Vous avez quoi là-dedans ? me demande le fonctionnaire.

– Mes courses, lui réponds-je.

Il lorgne sur mon paquet de PQ et mon kilo de pâtes premier prix.

– Il y a de l’alcool là dedans ?

Je le regarde l’air de dire « Ça te regarde ? », pendant qu’il fouille mon sac sans ménagements.

– Bon, je ne vais pas vous faire tout vider.

– Merci. C’est gentil, conclus-je en essayant de cacher le sarcasme qui m’habite.

Arrivé chez moi, la révolte légitime du riverain lésé s’empare de moi : le CRS zélé a cassé tous mes œufs !

Seb.

Repris de la Gazette Debout

Mots-clefs : CRS | nuit debout
Localisation : Paris 10e

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