Nous déboulonnerons votre république !

« La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire », c’est par ces mots de Emmanuel Macron a balayé le débat sur la mémoire liée à l’esclavage. De la même manière qu’il a balayé les revendications du comité Adama en les accusant de séparatisme (il croit qu’il parle aux corses ce bizuth). La République n’effacera aucun nom ? Ça tombe bien parce que la République, on lui pisse au cul.

En préambule, il convient de dire que oui, ce texte va être blasphématoire. À l’heure où la « liberté d’expression » et le « droit au blasphème » est utilisé pour distiller le racisme un peu partout (mais surtout sur les plateaux télé) en France. À l’heure où la République et la démocratie représentative sont devenues sacrées (un sacré tas de connards ouais), il est du devoir de tout libre penseur d’user de son droit de blasphème contre les institutions moisies de la Ve République et des 4 précédentes.

Vos symboles républicains ils sont basés sur le sang

Hé oui, c’est pas trop raconté dans les livres d’Histoire parce que ça la fout mal, mais la République s’est bâtie sur le sang des prolétaires, qu’ils soient « indigènes » ou « bien de chez » nous. La Révolution française avait pourtant été un bon début mais elle a porté à sa tête une nouvelle classe, la bourgeoisie, qui, à travers la République, a réussi à trouver le modèle idéal pour produire, exploiter, massacrer, légalement et dans un cadre démocratique. Macron ne veut pas déboulonner les assassins notoires, les criminels de guerre des armées françaises ? Les bouchers quelconques d’une démocratie qui a toujours été faite que pour les puissants ? Les capitalistes qui se sont enrichis sur le sang des travailleurs ? Très bien. Nous le ferons à sa place. Car à nos yeux, aux yeux de milliers de gens, votre citoyenneté, votre « civisme », vos valeurs républicaines ne sont que des artifices pour nous faire oublier tous les crimes de cette République.

Coupables les militaires Jean D’estrées au Sénégal, Gallieni au Soudan et en Indochine, Lyautey au Maghreb, coupables d’exactions sans précédents contre les forces « indigènes ». Massacres qui ne furent jamais admis par notre chère République. Massacres qui furent occultés par notre Histoire officielle.
Coupable la République quand il s’est agi de réprimer dans le sang la Commune de Paris. 15 000 morts en 2 semaines, achevés à la baïonnette, sous les ordres de Adolphe Thiers, boucher notoire qui dispose d’une rue dans chaque ville.
Les Valls, Onfray, apparatchik du PS nous défendent la République sociale à toutes les sauces alors même que celle-ci s’est basée sur les massacres d’ouvriers en grève, les tueries de Fourmies où 10 ouvriers et ouvrières de 11 à 30 ans meurent sous les balles des dragons « républicains ».
Coupable aussi l’humanisme républicain des milliers de morts dans les plantations de canne, de bananes, en Guadeloupe, de la Réunion, de la Martinique.
Et que dire des guerres coloniales en Asie, l’expédition du Tonkin ayant comme visée l’expansion des colonies française, au Siam, la révolte des Boxers où la France a participé à la décapitations de milliers de gens.
Coupable la République des milliers de morts dans les usines, mines, coupable d’avoir créé, au nom de la révolution industrielle des catastrophe du type de celle de Courrière, les milliers d’enfants qui travaillent dès 6 ns dans des conditions atroces.
Coupable de la stérilisation forcée des femmes noires et arabes dans les colonies, notamment à la Réunion jusque dans les années 60 pour des questions de « démographie ».
Cette République belliciste et nationaliste est coupable bien sûr d’avoir envoyé des millions de gens, la fleur au fusil, croire qu’ils se battaient pour une cause juste en 1914.
Les résultats du nationalisme républicain on les connaît : les massacres de Verdun, des batailles de la Marne, du chemin des dames où seront fusillés les poilus ayant eu le courage de désobéir aux bouchers nommés Joffre, Foch, Nivelle. Ces assassins aux mains propres qui ont encore des rue prestigieuses à leur noms ont liquidé toute la jeunesse de France et une bonne partie de celle d’Allemagne. Ces meurtriers qui n’ont eu comme seul jugement qu’une ribambelle de médailles, puissent leurs tombes ne plus jamais être fleuries !

La République une et indivisible est coupable d’avoir envoyé, sans même qu’ils comprennent la langue les Bretons, les Corses, les Basques, les Sénégalais, les Marocains et les Malgaches, dans le tas de boue et de sang que furent les charniers de 14-18.
Combien de massacres au nom des droits de l’homme menés avec une férocité extrême durant la guerre dans le Rif marocain ? Anéantissement de villages entiers. Hommes, femmes, enfants, tous ceux qui ne voulaient pas se faire civiliser sous les ordres de la France y passent.
Coupable la République, d’avoir envoyé toutes ses délégations à Berlin, offrant une visibilité sans précédent à l’Allemagne Nazie.
Combien de fidèles républicains on voté les pleins pouvoir à Pétain pour négocier avec les nazis ?
Combien sont-ils les Doriot, Laval, Bergery, Gabolde, Clamamus, Déat, Delaunay, toute la crème de la crème de la collaboration qui avait fait ses armes dans les travées de l’Assemblée nationale avant de considérer le fascisme comme la continuité nécessaire de la démocratie ?
Coupable la République d’avoir laissé en place des collaborateur notoire comme le sinistre Maurice Papon, en poste après la guerre.
Responsables les républicains des massacres des camps de Thiaroye, de Sétif, de la répression de l’insurrection malgache (Au bas mot 50 000 morts, rendez-vous compte !), tous ces peuples qui pensaient naïvement qu’après avoir combattu pour « la France Libre » ils seraient également libres. Grave erreur, indigènes que vous étiez, les peuples africains, pour notre si humaniste République, se matent dans le sang. Les droits de l’homme oui. Du noir non !
Coupable la République des boucheries d’Indochine.
Coupable la République, des campagnes méthodiques de torture sur les insurgés Algériens. Coupables du verre pilé introduit dans le vagin des femmes, coupable de la gégéne, des « corvées de bois », des membres estropiés, des villages incendiés. La France exportera d’ailleurs son expérience en terme de contre insurrection, notamment en Amérique du sud, notamment via le Général Aussaresses, décoré à moult reprises.

Coupable la République d’avoir jeté dans la Seine des centaines d’immigrés algériens le 17 octobre 1961.

C’est en cette même période que la France massacrera allègrement au Cameroun, durant une guerre coloniale méconnue qui fera encore une fois des milliers de morts.
La République, elle trempe jusqu’au cou dans le sang avec sa politique africaine, que nous appellerons ensuite Françafrique. Les diamants de Bokassa, les affaires financières douteuses, les réseaux Focard.
Et que dire des soutiens aux dictatures de tous poils, d’Hassan II à Mobutu. Tous ceux qui ont rendu de grands services aux « intérêts français » tout en asservissant leurs peuples et en torturant gaiement les subversifs de tous poils, les ennemis du monde libre, les infâmes communistes qui demandaient des droits.
Coupable la République des essais atomiques en Polynésie, des attentats contre le raimbow Warrior, des barbouzeries en tout genre, du SAC et des magouilles mafieuses des années 80.
Du sang sur les mains jusqu’au cou quand notre pays des droits de l’homme a permis les tueries du GAL en 1983 au pays basque français.
Coupable Mitterrand et ses réseaux de s’être aligné sur les États-Unis en 1991, en allant déstabiliser durablement le moyen Orient et en bombardant à tout va l’Irak.
Coupable Rocard des massacres de la grotte d’Ouvéa. 8 morts achevés à coups de pieds par les troupes coloniales français.
Coupable enfin, des dernières guerres coloniales, l’Afghanistan, le Mali, la Libye, tous ces endroits où la France se sent comme chez elle, décide du sort de ses habitants, tue, viole qui s’oppose à elle.

Alors Macron, oui nous déboulonnerons ta République, oui nous arracherons les plaques de rues des bouchers qui font ta fierté, des colons paternalistes qui passent pour des héros humanistes.
Oui Macron nous ré-écrirons ton Histoire, ton Histoire qui semblable à des intellectuels bas de gamme à la Stéphane Bern, n’est que l’histoire des puissants. Les héros humanistes ce ne sont pas les prélats du style Victor Shoelcher ou René Cassin. Nos héros à nous, c’est la foule anonyme, c’est les prolétaires de toutes les couleurs qui furent massacré.es au nom des idéaux républicains pour arracher plus de droits. C’est tous ceux qui se sont battus et qui on lutté collectivement contre l’ordre établi que toi, sale affreux bourgeois, engoncé dans ton style déjà ringard de startuper tu essaies de maintenir dans le sang. Car oui, la République tue encore. La République a emporté Hakim Ajimi dans des circonstances abominables, la République a emporté Lamine Dieng, Wissam El yamni, Adama Traoré, Mamadou Marega, Zyed, Bouna, Makomé, Malik Oussekine, Rémi Fraisse et tant d’autres… C’est sur ce sang, sur cette terreur que ton pouvoir s’appuie. Sur ces policiers brutaux et amnistiés.

Oui nous sommes séparatistes. Nous voulons à jamais nous séparer des bourgeois qui nous affament. Nous voulons à jamais nous séparer de toi et n’avoir plus à revoir ta tronche. Nous voulons nous séparer des ordres moraux de la République et réinventer une vie collective. Nous voulons la révolution.

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