Mort de Cédric Chouviat le 3 janvier 2020 : encore une fois, les techniques d’immobilisation de la police ont tué !

Cédric était livreur, 48 ans, père de 5 enfants. Le 3 janvier, à l’angle du quai Branly et de l’avenue de Suffren (7e arrondissement de Paris), il est contrôlé à scooter par une unité de police comprenant quatre policiers.
Un article du site Désarmons-les !

Ces quatre policiers affirment a posteriori que Cédric téléphonait en conduisant et qu’il se serait montré « irrespectueux et agressif » envers eux lors du contrôle. Version policière confirmée immédiatement par Le Parisien, torchon de la préfecture bien connu pour avaliser systématiquement et au cours des premières heures les déclarations de la police.

Ce que plusieurs témoins ont vu et filmé ressemble à un litige ordinaire entre les policiers et Cédric, au cours duquel ce dernier filme avec son téléphone le contrôle dont il fait l’objet. Les images de son téléphone serviront donc, on n’en doute pas, de pièce à conviction. Ce que l’on voit sur les images rendues publiques, c’est qu’à aucun moment Cédric n’exerce de menace physique envers les policiers. Il se contente de bouger de droite à gauche en les filmant.

Finalement, il est mis au sol par les policiers, qui lui appliquent deux techniques d’immobilisation souvent contestées : le plaquage ventral et la clef d’étranglement. Notons qu’il porte encore son casque de moto.

Les témoins affirment qu’il a alors présenté des signes d’épuisement, la police disant pour sa part avoir remarqué que son visage était devenu bleu (NB : ce détail n’est pas anodin, car c’est le signe d’une asphyxie et d’un manque d’oxygénation du cerveau, et non d’un malaise cardiaque). Son cœur s’arrête et il est alors transporté mourant à l’hôpital Pompidou, où il décédera dans les heures qui suivent.

Alors que les autorités martèlent qu’il s’agit d’un « malaise cardiaque », très vite les premiers actes d’autopsie révèlent une « asphyxie avec rupture du larynx ». C’est éloquent.

Dans les heures qui suivent la diffusion des images de l’interpellation de Cédric Chouviat, l’avocat de la famille Arié Alimi lance un appel à témoins qui portera ses fruits, dans la mesure où la mise à mort de Cédric a été vue par de nombreux témoins sur place. Dans ces affaires, les vidéos de témoins sont cruciales !

Le 7 janvier 2020, les proches de Cédric organisent une conférence de presse au siège de la LDH en présence des avocats Arié Alimi et William Bourdon, au cours de laquelle son père, prévient « Je suis le père de Cédric Chouviat, et je le dis, on a assassiné mon fils, c’est un meurtre (…) Monsieur Macron : je vais en guerre contre vous, contre votre État ».

Sur les techniques d’immobilisation mortelles :

Dans une revue médicale suisse intitulée « Asphyxie positionnelle : une cause de décès insuffisamment connue », les docteurs Schrag, de Froidmont et Del Mar Lesta décrivent la chose ainsi :

L’asphyxie positionnelle (AP) est une entité fatale consistant en une entrave mécanique des mouvements respiratoires, due à la position du corps. Les conséquences en sont une hypoven­tilation alvéolaire importante et, le cas échéant, une hyperexci­tabilité cardiaque. Cette dernière se produit en raison d’une acidose respiratoire associée à une libération massive de catécholamines lorsqu’un individu est entravé et soumis à une contrainte physique. Ainsi, ce syndrome, qui peut se produire lors de diverses circonstances, est surtout observé lors de con­traintes physiques et en association avec un Excited delirium (ED). Le diagnostic de l’AP se base essentiellement sur trois critères : une position corporelle entravant l’échange normal de gaz, l’impossibilité de se libérer de cette position et l’exclusion d’autres causes possibles de décès.

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