Mobilisation pour la réintégration d’un gréviste licencié par la SNCF

Après presque trois ans de rebondissements juridiques, le procès opposant Fabien Malvaud, militant syndical SUD Rail, qui a animé une grève, et la SNCF se tiendra le

6 décembre 2013, à 10 heures,
au Conseil de prud’hommes de Paris,
27 rue Louis Blanc, 75010 Paris.

Réintégration de Fabien Malvaud révoqué de la SNCF en février 2011 pour fait de grève !

Le jeune gréviste espère que sera reconnue la discrimination syndicale et le licenciement abusif, et qu’il pourra enfin réintégrer son poste.

A l’occasion de ce procès, un rassemblement de soutien à l’appel de plusieurs syndicats aura lieu à 9h30 devant le tribunal. Une restauration sera organisée.

Un licenciement discriminatoire pour fait de grève.

20 décembre 2010 : une soixantaine de cheminots du technicentre SNCF de Bobigny (93) (région SNCF de Paris Est), secteur peu syndiqué et composé essentiellement de jeunes agents, entament une grève pour dénoncer leurs conditions de travail, redéfinir leur statut et revaloriser leurs salaires. Le conflit dure deux mois et engendre de lourdes perturbations sur le réseau de la gare de l’est, puisqu’une majorité de TGV ne circule plus. Devant l’ampleur du mouvement, les médias se mobilisent. Europe 1, L’Humanité ou encore France 2 couvrent l’événement. Dans le même temps, les relations entre les grévistes et les différents représentants de la hiérarchie se tendent considérablement et les négociations n’avancent pas. Fabien Malvaud, porte-parole des grévistes, sera accusé sur la base du seul témoignage de deux agents d’encadrement de « Présomption de sabotage ». Il sera finalement licencié par la SNCF le 29 février 2011, alors que le mouvement est à peine terminé.

Un licenciement politique et antisyndical !

Afin de justifier ce licenciement, la SNCF accuse Fabien d’avoir tenté de « nuire aux circulations et à la sécurité des trains ». La société se base sur « l’intime conviction » du directeur d’établissement que le gréviste aurait essayé de voler une radio de manœuvre, sorte de talkie-walkie. Le conflit terminé la SNCF tente de régler les comptes et accuse un des animateurs de la lutte d’avoir été présent dès les premières heures du conflit sur le terrain alors qu’il était toujours en congés payés. Pour eux cette présence ne pouvait être motivée que par la préparation d’un acte délictueux en lien à la grève. C’est sur cette seule présomption (conviction intime dira le chef d’établissement) que ce cadre a demandé la révocation de Fabien. Qu’il n’y ait jamais eu, durant les 20 jours de conflit, la moindre tentative de bloquer les circulations de la part des grévistes n’est même pas pris en compte par ces « dirigeants » surtout vexés de n’avoir pas pu « tenir leur troupe ».

Outre le déni de justice (Fabien n’a jamais fait l’objet de sanctions auparavant), nous avons affaire à une véritable tentative d’intimidation de la part de la direction de la SNCF.

De nombreux rassemblements de soutien ont alors eu lieu à la gare de l’est et devant le tribunal. Ils réunirent jusqu’à 300 personnes, anciens collègues, représentants syndicaux, organisations politiques.

Aujourd’hui, Fabien Malvaud et SUD Rail sont déterminés à faire valoir qu’il a été licencié pour son activité dans la grève et non pour « sabotage ». Saisi en référé, le Conseil des prud’hommes à renvoyé l’affaire sur le fond en septembre 2012, (audience reportée en avril 2013 à la demande de la SNCF).

Laisser licencier Fabien sans réagir c’est nous condamner tous et toutes demain car cette réaction directoriale fera jurisprudence contre chacun, chacune des cheminot-e-s et plus généralement des salariés.

Ce 6 décembre 2013, Fabien Malvaud, représenté par Maitre Thierry Renard, et soutenu par ses collègues pourra enfin démontrer qu’il y a eu discrimination syndicale à son égard. Il revendique sa réintégration dans son poste de travail.

Localisation : Paris 10e

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