Missouri : nuits d’émeutes et de pillages pour venger la mort d’un jeune noir américain

Le site Le chat noir émeutier a compilé et traduit des témoignages sur les nuits qui ont suivi l’assassinat de Michael Brown par la police à Ferguson, aux États-Unis.

Dans l’après-midi du samedi 9 août 2014, un adolescent noir de 18 ans, Mike Brown dit « Mike Mike », a été assassiné par un flic du service de police de la ville de Ferguson, située à 12 miles environ au nord-ouest de la ville de S-Louis (Missouri, centre des États-Unis). Il a été abattu de plusieurs balles (6 dans le dos et 2 dans la tête). Des centaines de résidents se sont immédiatement rassemblés autour du lieu de l’assassinat, débordant sur la rue principale, W. Florissant, et en la bloquant partiellement.(…)

Les manifestant-es se sont rassemblé-es dimanche soir dans une atmosphère pacifique et de peur, où des personnes ont défilé dans les rues et devant la police avec les mains en l’air (en référence avec l’attitude que Mike Brown a eu face aux flics). Mais peu de gens étaient calmes, et très rapidement des centaines de personnes ont convergé massivement en allant en direction des lignes de flics aux cris « assassins », « nique la police » (le nombre de participant-es oscillant entre 600 et 1000)… Quelques objets pleuvent sur les flics, des véhicules de police passent à travers la foule tout doucement mais la quatrième voiture est bloquée par des manifestant-e-s, qui montent sur le capot, donnent des coups de pieds sur la carrosserie : des vitres sont pétées, et des manifestant-es ouvrent de force une portière mais la voiture part brusquement avant que les flics à l’intérieur puissent y être extraits. Beaucoup de monde renonce à avoir peur.

Suite à ce réveil de la foule, la police bloque aux manifestant-es les accès sud et nord de la ville de Ferguson. Il se trouve que depuis l’avenue Ferguson, axe pris par la manifestation, de nombreuses petites rues vers l’est mènent à des entreprises, des magasins… La police, trop craintive de ce qu’il pouvait se passer et en infériorité numérique pour investir une zone résidentielle bouillonnante de colère, n’était pas en mesure de bloquer ces rues. Les gens, entendant parler de ce qui se passait, sont sortis dans le quartier commercial à pied, en voitures et en motos tout au long de la nuit. Pour une fois, la géographie de cette foutue banlieue était de notre côté. Apparemment, un nombre incalculable de gens en colère ont pu rejoindre les émeutes en entrant par la protection d’un quartier résidentiel uni contre la police (qui elle ne pouvait pas entrer).

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