Meurtre au Conflans et cirque médiatico-politique

La semaine dernière, encore, un minable a décidé que sa colère trouverait comme seule issue la mort. Endoctriné dans un système idéologique mortifère, un pion frappe et c’est le grand cirque médiatique qui démarre. Le scénario se répète. Une portion non négligeable de la population française s’est transformée en poulets sans tête qui courent en vociférant des saillies réactionnaires pendant que les autres, hagards, attendent que l’orage passe.

Naïf que je suis, ça ne manque jamais, je m’étonne de la surprise qui a l’air de saisir les autorités chaque fois qu’on en revient là. Comment eux aussi peuvent-ils immanquablement, à chaque fois, faire partie des poulets sans tête ? Il faut croire que pris d’une ivresse du contrôle, ils n’arrivent pas à comprendre que malgré leurs polices, ils n’arriveront pas à empêcher toutes les attaques. Ainsi ils oublieraient de préparer leur plan pour la prochaine fois. Pourtant à force qu’ils aient l’air surpris, on finirait par croire que c’est justement ça le plan, appuyer la sidération du moment en jouant la sidération du pouvoir.

En tout cas le résultat est là, ça ne manque jamais. Pendant que la bouche en cœur on parle de sauvegarder les valeurs de la République, on piétine l’État de droit. C’est que quand il s’agit de montrer les muscles, la bourgeoisie s’en fout un peu du droit bourgeois. Alors ça perquisitionne à tours de bras pour « faire passer un message ». On utilise toutes les mesures administratives possibles pour faire chier des gens et montrer qu’on agit. Peu importe les vies des familles dont on défonce la porte au hasard des fiches de renseignement [1]. Peu importe les gamins de 10 ans questionnés par les flics parce que les parents ne sont pas là [2]. Peu importe que ça ne serve à rien. Au gouvernement c’est le temps de « ça ne peut plus durer », et donc voilà qu’on envoie le ministre de l’intérieur faire la retape et taper du poing sur la table.

Cette fois, c’est le mec qui ne voit pas de problème à demander des rapports sexuels contre des faveurs politiques qui s’en charge. Comme à chaque fois l’idée c’est de faire oublier que si quelque chose a pu arriver c’est aussi parce que tes services se sont planté et ont raté un truc. Cette fois le truc, c’est que le mec a été signalé à plusieurs reprises par des gens pour son comportement en ligne. Je dois bien dire que c’est plus facile de voir les signes une fois que les événements se sont passés. Mais que le service qui s’occupe des plaintes pour les délits en ligne soit pas foutu de traiter les signalements pour terrorisme quand toutes tes préfectures communiquent sur internet pour des saisies de 4gr qui ont mobilisé 50 policiers et t’aura l’air con. C’est sûr que de toute façon t’y pouvais rien, y aura jamais de sécurité absolue, mais comme tu vas toi aussi jouer la partition sécuritaire, tu peux rien dire. Il faut foncer avant que quelqu’un pense à te poser des questions.
Et c’est comme ça que le mec qui ne voit pas de problème à demander des rapports sexuels contre des faveurs politiques, se retrouve face à tous les micros du pays pour se lancer dans une croisade pour la République et contre les rayons de supermarché. Comme d’habitude avec celui-là, il s’agit d’être le plus scandaleux possible pour faire oublier le scandale précédent, ne lui accordons pas plus d’attention.

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