Meeting pour la libération de Youssouf et Bagui Traoré

Appel au meeting pour la libération de Youssouf et Bagui Traoré, qui aura lieu le 14 décembre à 17h au CICP, à Paris. Liberté pour Youssouf et Bagui !

Youssouf est condamné à 3 mois de prison aménageable. Il sort ce soir.
Bagui est condamné à 8 mois d’emprisonnement avec maintien en détention et deux ans d’interdiction à Beaumont. Ils doivent également dédommager les policiers, au total de 7 400 euros.
Youssouf est condamné à 3 mois de prison aménageable. Il sort ce soir.
Bagui est condamné à 8 mois d’emprisonnement avec maintien en détention et deux ans d’interdiction à Beaumont. Ils doivent également dédommager les policiers, au total de 7 400 euros.

Ces peines sont éminemment sévères au vu de la pauvreté des accusations et de la défense des policiers. Nous réfléchissons avec notre équipe d’avocats à faire appel. Nous ne lâcherons pas le combat. Ce verdict ne nous affaiblira pas.

Mercredi 23 novembre au soir, Youssouf et Bagui Traoré ont été placés en détention provisoire au vu des faits dont ils sont accusés, sans preuves avérées, du 17 novembre dernier devant la mairie de Beaumont-sur-Oise. Pour rappel, la famille et les habitants de la ville désiraient, comme il en ont le droit, assister au conseil municipal du jeudi 17 novembre. Ils ont été empêchés d’entrer puis gazés. Plus tard dans la soirée, le quartier de Boyenval a dû faire face à la violence des gendarmes qui ont brutalisé des habitants ayant pourtant levé les mains. Youssouf et Bagui sont accusés par 9 policiers municipaux d’ « outrage », « rébellion » et « menaces ». La plainte est aussi soutenue par le témoignage des gendarmes de Beaumont-sur-Oise. Ayant refusé la comparution immédiate, ils ont été placés en détention jusqu’au 14 décembre prochain, date de leur jugement.

Le conseil du 17 novembre ayant été reporté au mardi 22 novembre au soir, Youssouf et Bagui ont été arrêtes le mardi matin. Cette orchestration vise à criminaliser la famille et à déstabiliser leur lutte par la destruction de leur cellule familiale. Nous ne pouvons ne voir là qu’un acharnement. Youssouf et Bagui sont accusés sans preuves de violences sans avoir ne serait-ce que provoqué la violence des gendarmes. Adama est mort dans les locaux de la gendarmerie de Persan, et alors que sa famille réclame toujours la mise en examen des gendarmes, les frères d’Adama dorment en prison.

Nous savons aussi que cette intimidation n’est pas du seul fait de la mairie. Les gendarmes ont tenté d’intimider Bagui en lui disant tout simplement : « Dis à ta sœur qu’elle « fait trop de bruit ». Ces mots prouvent bien que nous devons faire face à des méthodes indignes des forces de l’ordre. Par ailleurs, le vendredi 25 novembre dernier, la maire et les officiers de la gendarmerie ont été reçus au ministère de l’intérieur. La famille se bat pour arracher la vérité et la justice. Il est proprement intolérable que les pouvoirs publics apportent leur soutien aux autorités locales qui méprisent la douleur d’un deuil et usent de la répression afin d’asseoir un mensonge. Depuis, la médiation autonome des habitants du quartier de Boyenval, où vit la famille Traoré, doit faire face aux pressions quotidiennes des gendarmes qui menacent à chaque rencontre de les placer en garde à vue.

Le 26 octobre dernier, l’instruction concernant la mort de notre frère Adama a été dépaysée à Paris. À cette occasion nous avions marché dans les rue de la capitale et démontré notre force. Parce que Youssouf et Bagui sont incarcérés et jugés pour leur combat vers la justice et la vérité pour leur frère, il nous paraît opportun de ramener dans la capitale un temps consacré à l’échange autour des violences policières qui sévissent dans les quartiers populaires, les répressions quotidiennes qui ont non seulement mené à la mort d’Adama, mais aussi à l’emprisonnement de ses frères.

Il s’agira dans un premier temps de revenir sur la mort d’Adama et sur la lutte que nous menons depuis le 19 juillet, Youssouf et Bagui pouvant être considérés comme des prisonniers politiques. Ensuite, nous rappellerons les événements des dernières semaines et l’acharnement que notre famille vit à Beaumont, ainsi que la mobilisation locale du quartier de Boyenval et la médiation autonome. Nous pourrons ensuite terminer par une discussion sur l’art de la répression dans les quartiers populaires par l’« outrage et rébellion » (dont sont accusés Youssouf et Bagui).
Cette grande discussion est ouverte à tous. Il est clair que nous avons besoin de tous les soutiens. Nous ne reculerons pas sur notre revendication principale, qui reste la mise en examen des gendarmes, pour la justice et la vérité pour Adama. Il est certain désormais que notre mobilisation et nos prises de décisions mettent ces institutions en difficulté, d’où cette obstination à vouloir mettre la pression sur la famille.

Nous appelons tous nos soutiens à nous rejoindre le mercredi 14 décembre au CICP, 21ter rue Voltaire à Paris, pour aussi suivre le jugement de Bagui et Youssouf Traoré. À la demande du comité « Adama », aucun rassemblement n’est prévu devant le tribunal de Pontoise.
Nous garderons un lien direct avec la famille au tribunal qui nous donnera des nouvelles et nous diffuserons également un direct.

Votre présence est plus qu’importante, la mobilisation de tous est et restera notre force.

Localisation : Paris 11e

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