Samedi 20 septembre, plus de 1500 personnes ont manifesté à Bure, unies autour de l’avenir des générations futures, dans un climat festif et déterminé. Venu.e.s de toute la France et même d’Europe, les opposant.es à Cigéo ont dénoncé, une fois de plus, les risques hors-norme que fait courir le projet d’enfouissement des déchets nucléaires les plus toxiques en Meuse/Haute-Marne. La mobilisation ne faiblit pas !
Les organisateurs de la Manif’ du Futur tiennent à dénoncer le dispositif policier sans commune mesure déployé autour de cet évènement alors que l’Andra s’apprête à faire passer en force un projet Cigéo bourré d’inconnues majeures. Un dispositif dont l’envergure pose question à bon nombre, et que la préfecture de la Meuse semble vouloir justifier depuis quelques jours auprès des médias (Est républicain, 23/09/2025).
L’État aurait-il mauvaise conscience ?
Si le préfet de la Meuse estime à nouveau par voie de presse et en communiquant en boucle sur les réseaux sociaux que le dispositif de sécurité mis en place était « dimensionné à l’ampleur de la manifestation et à l’état de la menace », on peut légitimement s’interroger sur " l’état de la menace " !
C’est bien l’État qui s’obstine à précipiter les étapes d’un chantier dont le dossier de demande d’autorisation - en cours d’instruction - présente toujours autant d’omissions que d’inconnues. Soyons clair : il s’agit uniquement de plaquer brutalement - en toute connaissance de cause - un méga-projet industriel aux risques sans précédents sur un territoire devenu "laboratoire" d’expérimentation : achat des consciences, intimidation et dérive autoritaire.
Comment expliquer autrement la débauche de moyens répressifs déployés dès la semaine précédent la manifestation dans un rayon de 30 km autour de Bure, avec des contrôles quotidiens effectués auprès d’une population contrainte de subir et de se taire. Le jour J, les dizaines de véhicules de gendarmerie déployés en rase campagne à travers champs, de motards et de gendarmes armés aux carrefours de tous les villages, de "centaures" [1], véhicules blindés anti-émeutes de la gendarmerie, sans compter les drones et les rondes d’hélicoptères, le ton était donné. Trois des six bus de manifestant.es ont été contraints de se soumettre à une fouille des véhicules et des personnes.
Un article publié par le Ministère de l’Intérieur révèle des chiffres ahurissants, à la mesure des enjeux industriels qui se jouent à Bure : 920 gendarmes (560 gendarmes mobiles et 350 départementaux) !
Quel est le coût de l’opération ramené au nombre de 700 manifestant.es annoncé officiellement et volontairement minimisé ? La répression coûte cher au contribuable ! A savoir que l’organisation a décompté plus de 1500 manifestant.es, ce que confirment les médias, saluant la belle réussite de cette manifestation.