Mais comment tue le Covid-19 ?

Témoignage du combat mené par une femme pour sauver son mari, actuellement en réanimation, en pleine crise du Covid-19 et ses protocoles.

Certes, le Covid-19 est meurtrier mais qui est le plus dangereux ? Le virus lui-même ou les moyens utilisés par le gouvernement pour « nous protéger du virus » ?

Mon mari risque de mourir à cause du Covid-19. Il n’a pas le virus. Une bactérie l’attaque et le menace de mort.
Cependant en France, en Euskal Herri un mot est souverain dans le domaine de la santé : coronavirus. À tort ou à raison, ce ne sera pas mon propos ici. Ce qui m’inquiète c’est cette obsession qui inhibe toute forme de pensée. Symptômes grippaux, myalgie et maux de ventre et le médecin ne se déplace plus. Il écoute du haut de son cabinet le patient et sa détresse, sa femme et sa désolation puis répond au patient inquiet : « Prends du Doliprane, fais le test, et surtout isole-toi. »
Par téléphone, le teint jaune n’apparaît pas, la tension ne se mesure pas. Pourtant c’est le protocole.

À partir de ce coup de fil, ce qui prime est de savoir s’il est un cas de plus à ajouter à la longue liste de l’Agence Régionale de Santé. Et pendant ce temps, j’observe mon homme décliner, impuissante. Aujourd’hui, les parents se substituent aux enseignants, les proches aux médecins.
L’accompagnement des plus fragiles s’effectue à distance et nous éloigne chaque jour un peu plus les uns les autres du genre humain !

Je comprends très vite que je suis celle qui devra discerner le moment opportun pour appeler le SAMU, mais seulement en cas de « détresse respiratoire ». Moi et seulement moi. Plus personne ne se déplacera chez nous. Nous sommes devenus des pestiférés. Et sans « détresse respiratoire », pas de SAMU.
À partir de quand considère-t-on une personne en détresse respiratoire ? Est-ce que faire deux mètres du canapé aux toilettes et montrer les signes d’essoufflement d’une randonnée de 2h en est une ? « Non », me répond-on, c’est le point de référence. En cas d’aggravation, j’appelle le SAMU. Avec cette information qui se dit médicale, je peux dormir tranquille. Quand il montrera les signes d’essoufflement d’une randonnée de 3h, je devrai appeler le SAMU… C’est le protocole.

Et rebelote le lendemain en appelant le SAMU : « Madame, votre mari est-il en détresse respiratoire ? » « Suis-je médecin ? Je vous dis qu’il va mal, aidez-moi ». Finalement, les secours arrivent. Trois bénévoles de la Croix-Rouge parviennent à notre domicile. Ils ne sont pas médecins. Ces messieurs prennent les constantes, puis appellent en suivant les médecins du SAMU. Ce sont eux qui en dernier recours prennent la décision de l’hospitalisation. C’est le protocole.

Tout s’accélère alors : un hélicoptère est dépêché avec des médecins à bord. En cas de Covid-19 ou de suspicion, le service hospitalier n’a pas les moyens de la désinfection de l’appareil. L’hélicoptère repartira à vide. C’est le protocole.

Le protocole ?
Le gouvernement et le président assurent que les protocoles sanitaires viennent nous préserver du coronavirus, qu’il ne faut s’y soustraire pour notre bien. Alors pourquoi ne donnent-ils pas aux hôpitaux les moyens de nous sauver ?

J’obtiens enfin les résultats du test par téléphone : « Négatif au Covid-19 ! »
Pourtant ses jours sont en danger, mon mari est en réanimation dans un état grave. Ni moi ni sa famille n’avons le droit de le voir. C’est le protocole.

Aurait-il été sauvé s’il était arrivé plus tôt à l’hôpital ? Je ne sais pas. Ce que j’ai appris, c’est que vivre avec la peur et à travers le filtre de cette maladie met nos vies en péril.
Il n’y a pas que le Covid-19 qui tue.

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