Livre : « Les Seigneurs de la terre » - Israël, cinquante ans d’occupation

Depuis 1967 et la fin de la guerre des Six Jours, la colonisation israélienne des territoires occupés est passée de quelques initiatives messianiques isolées que les gouvernements travaillistes d’avant 1977 ont laissé faire, à une politique qui vise clairement à empêcher la création d’un État palestinien. Les « Seigneurs de la terre », publié en traduction française en 2013, propose pour la première fois une mise en perspective de l’histoire des colonies juives en Cisjordanie et à Gaza, de leur influence sur la politique israélienne et de leur rôle dans le conflit israélo-palestinien.

Paru pour la première fois en hébreu en 20041 , Les Seigneurs de la terre a été écrit durant la seconde Intifada : un « bourbier humain, moral, social, militaire et politique » qui a incité les auteurs à en donner une vision rétrospective. Le livre, premier du genre, a été écrit à l’origine pour les Israéliens. Il leur révèle et leur raconte par le menu un aspect occulté de leur histoire nationale, selon deux fils entrelacés : d’un côté, l’épopée du mouvement de colonisation, engagé dans une « mission sacrée » et de l’autre, principalement l’histoire de l’abdication des institutions étatiques face à ce zèle colonisateur qui a fait irruption dès juin 1967, c’est-à-dire dès le début de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza.

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Au-delà du travail historique, la thèse, ou plutôt la vision des auteurs est résumée dans la préface de l’édition française de 2013 : « Soixante-cinq ans après sa fondation, Israël est un État occupé par son occupation et par ses propres colons juifs. » Cette « prise d’otage » est centrale dans leur démonstration. Elle se sera faite peu à peu, et les gouvernements successifs l’auront à tout le moins permise dans un premier temps, puis encouragée à partir de 1977, au prix de violations répétées de la loi israélienne et d’un affaiblissement de facto de la démocratie. La politique menée par Benyamin Nétanyahou, après celles de Moshe Dayan, de Shimon Pérès, d’Ehoud Barak ou d’Ariel Sharon, évoquée dans la même préface, en est une sorte de perversion ultime illustrée, en 2012, par un rapport « délirant » rédigé par une commission ad hoc qui affirmait qu’il n’ y avait pas d’occupation et que toutes les colonies étaient légales.

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Note

Né il y a moins d’un an, le site Orient XXI propose une information alternative sur le monde arabe :

L’idée de ce site est née d’un constat : les révolutions arabes ont ouvert de nouveaux espaces du possible, de nouveaux horizons. Elles nous ont fait découvrir des pans entiers de ces sociétés jusque-là invisibles, et notamment une jeunesse active, engagée, ouverte sur le monde. Pourtant, la couverture médiatique de cette « zone » reste souvent partielle, parfois superficielle. Elle se focalise sur l’affrontement entre « islamistes » et « laïques », seule grille de lecture qui nous est offerte. Elle ignore les bouleversements des sociétés, des groupes, des individus. (…)

Mots-clefs : Palestine

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