Les couvre-feux ne sont évidemment pas une mesure sanitaire, mais sécuritaire.

Les communes d’Asnières, Puteaux, Suresnes, Aubervilliers, mais aussi de Nice, Poitiers ont décrété un couvre-feu. Il convient de démasquer ce simulacre : en aucun cas il ne s’agit d’une mesure efficace contre l’épidémie, mais bien d’une mesure sécuritaire visant à nous faire courber l’échine.

Brève Histoire des couvre-feux

Les couvre-feux sont une pratique assez peu fréquente. Ils sont parfois utilisés par les maires sur des tranches d’âge spécifiques comme c’est régulièrement le cas dans les banlieues dites « sensibles ».

Il est important de noter que jamais, oh grand jamais, cette mesure n’a touché des communes rurales ou des villes de notables. Elle a toujours été appliquée à des fins de répression de la délinquance dans des « quartiers » à forte coloration immigrée. Pas de surprise, mais ça pose déjà l’ambiance.
Le couvre-feu a surtout connu son heure de gloire pour mater les émeutes de 2005. Un couvre-feu massif sur plusieurs grandes villes du territoire.

Mais l’âge d’or des couvre-feux c’est évidemment la période coloniale. Le 17 octobre 1961, jour où des centaines d’Algériens se sont fait massacrer par la police française, c’est suite à une manifestation contre un couvre-feu raciste instauré aux « français algériens ». Une pratique très usuelle dans les colonies françaises.
Enfin, pour revenir à nos colonies d’aujourd’hui, en 2018, au tout début du mouvement des Gilets jaunes, un couvre-feu a touché l’île de La Réunion après des émeutes contre la vie chère.

Inutilité du couvre-feu en temps d’épidémie

Il ne faut pas être un épidémiologiste pour savoir qu’il y a assez peu de contact physique entre les gens dans la rue par 7 degrés à 1h du matin. C’est donc en interdisant à un grand-père de promener son chien à 23h qu’on va freiner l’épidémie ? C’est donc en interdisant à un jogger de se balader après 10 heures du soir qu’on freine l’épidémie ? Ce n’est sûrement pas les milliers de salarié·e·s de la grande distribution envoyé·e·s au charbon, les 1,7 million d’ouvriers qui bossent sur des chantiers de BTP, les employés d’Amazon qui distribuent le virus un peu partout par livraison. Non, plutôt que d’arrêter la production ou du moins la restreindre drastiquement (on pourrait très bien imaginer les commerces types Franprix ouverts uniquement en matinée), les pouvoirs publics décident d’imposer un couvre-feu, avec tout ce passé que l’on connaît.

Ne nous y trompons pas : cette mesure n’est pas une mesure sanitaire. Il s’agit d’une « dérive », d’un usage typique de la « stratégie du choc ». Nous devons y résister et dévoiler ces inepties !

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