« Le peuple aide le peuple » / Résistons ensemble n° 190 du 10 mai 2020

Bulletin n° 190 du 10 mai 2020, du réseau Résistons ensemble. Formé en 2002, Résistons ensemble a pour but d’informer, de briser l’isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto-organisation.

Bulletin n° 190 du 10 mai 2020, du réseau Résistons ensemble. Formé en 2002,

Bonjour, le bulletin n° 190 du 10 mai 2020, du petit journal mobile recto verso A4 RESISTONS ENSEMBLE du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invité·e·s à participer à son élaboration, à sa rédaction, à vous joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques…
À bientôt.
L’équipe de rédaction
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« Le peuple aide le peuple »(graffiti à Marseille)
C’est le chaos. Face au virus ce pouvoir de bras cassés criminels est incapable d’assurer ses devoirs les plus élémentaires. En plus du désastre sanitaire, une nouvelle vague de chômage et de malnutrition déferle. La seule activité étatique qui émerge c’est la répression, le contrôle et le fichage de la population laborieuse. Le régime de la « double peine » (voir RE 189) qui frappait déjà les quartiers populaires s’étend à tout le pays.
L’État se croyait tout permis. Les dernières batailles contre la loi Travail, le mouvement de Gilets jaunes, la grève contre la réforme des retraites n’ont pas été victorieuses, néanmoins cela a laissé des appuis et une certitude : si on laisse la direction entre les mains de ces gens-là, ils vont tous nous crever.
Sur ce terreau riche des expériences politiques, poussent des collectifs, des réseaux de solidarité inédits et autonomes : fabrication de masques, de blouses pour les hôpitaux, aide aux devoirs, collectes de nourriture, de médicaments, manifs de casseroles, banderoles de solidarité aux fenêtres, manifs de premier mai pourtant interdite, grèves des loyers… C’est local, basé sur la confiance et dans cette résistance populaire, jeunes et vieux, immigrés, militants, sans-papiers, mères de famille, chômeurs arrivent à se retrouver.
Face aux violences et crimes policiers dus aux « opérations de respect du confinement », les plus jeunes ont riposté dans les quartiers populaires. Suite à l’agression d’un jeune homme par la BAC à Villeneuve-la-Garenne, des syndicats et organisations ont refusé de mettre dos à dos la police et les jeunes et appellent à constituer une chaîne humaine le 11 mai au départ de l’île Saint-Denis où a eu lieu une autre agression filmée. Allant plus loin, des groupes des GJ et autres soutiens légitiment, dans une tribune, le droit des quartiers à répondre par la violence aux violences policières.
Souvenons-nous, à la fin des années 1960, le Black Panther Party for Self Defense, une organisation révolutionnaire de Noirs américains, entendait contrôler la police armes à la main, et, en même temps, organisait des petits déjeuners pour les enfants des quartiers et travaillaient étroitement avec les autres révoltés sociaux, comme des étudiants blancs d’extrême gauche et des groupes de latinos ou d’Indiens américains.
Les résistances actuelles tendent vers les mêmes buts, ici et là des formes organisées apparaissent, comme les Brigades de solidarité populaire ou comme l’appel « Bas les masques ! Pour un mouvement populaire » lancé par des personnels de la santé en lutte (www.baslesmasques.co). L’État macroniste se prépare à l’éventualité d’une révolte populaire, la preuve ? Cette fiche par du ministère de l’Éducation nationale à l’occasion de la réouverture des écoles qui enjoint les équipes éducatives de repérer « les replis communautaristes portant atteinte au pacte républicain » et « toutes les manifestations de séparatisme » passant notamment par la « critique des discours d’autorité », afin d’« effectuer des signalements » des élèves concernés.
Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche affirmait que c’est du chaos que naîtra une « étoile dansante ». Dans le chaos créé sur le dos du coronavirus par Macron et sa troupe, la promesse d’une étoile dansante d’une autre société digne et libre est bien là.




au sommaire

> « Le peuple aide le peuple »
> Le fiasco français face à l’épidémie
> L’abandon des plus pauvres et des plus fragiles
> L’état d’urgence sanitaire contre les droits des travailleurs
> La police travaille

Mots-clefs : violences policières | police

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