Le best-seller de Juan Branco, un opuscule problématique

On a lu le bouquin de Juan Branco qui fait tant parler. C’est avec un vocabulaire d’extrême droite, une rhétorique du sous-entendu et des concepts bien foireux (l’oligarchie et ses « êtres ») que Crépuscule prétend nous dévoiler la marche du monde. Sauf qu’on n’y découvre pas grand-chose à part les obsessions de son auteur. Article initialement publié sur le site lyonnais Rebellyon.

Dès les premières lignes, l’auteur assure que son ouvrage est « impubliable institutionnellement [...] du fait des liens de corruption, de népotisme et d’endogamie que l’on s’apprête à exposer » (p. 2). La sortie du livre aux éditions Au Diable vauvert, pas franchement underground, et son succès en librairie contredisent cette affirmation. Aussi éloignée de la réalité qu’elle soit, cette phrase introduit bien une posture qu’apprécie Branco : celle du paria censuré parce que ce qu’il révèle dérangerait (qui ? on ne sait pas).

Notons que, comme le confiait son éditrice à Politis, le bouquin de Branco n’a volontairement pas été envoyé aux rédactions. Ce qui explique qu’il y ait (relativement [1]) peu de recensions et permet, à peu de frais, à Branco et à ses soutiens [2] de crier ensuite à la censure médiatique… bien que le livre ne soit en aucun cas censuré et alors qu’il a, entre autres, été chroniqué par Le Figaro, France Culture, France info, Médiapart, Slate, Reporterre, Politis ou Arrêts sur images… et que son auteur a notamment été invité chez Hanouna. On ne sait pas trop s’il faut rire ou pleurer du ridicule de cette posture [3].

En tous cas, Branco semble convaincu qu’il va nous en apprendre de bonnes, qu’il va « expose[r] un scandale démocratique majeur : la captation du pouvoir par une petite minorité, qui s’est ensuite assuré d’en redistribuer l’usufruit auprès des siens » (p. 2) et surtout que « le scandale dont il est sujet n’a pas été dit ni révélé » (p. 2). Or, l’ouvrage se base essentiellement sur deux autres livres : Mimi de Jean-Michel Décugis, Marc Leplongeon et Pauline Guéna, Grasset, 2018 ; et L’Ambigu monsieur Macron de Marc Endeweld, Flammarion, 2015.

Lire l’article dans son intégralité sur Rebellyon.info

À lire également...