La préfecture déploie les grands moyens pour défendre l’honneur d’un militaire français plus que douteux

À grand renfort de tweets, la préfecture de police de Paris s’est gargarisée d’avoir attrapé l’un des « casseur » qui avait « attaqué » la stèle en hommage du maréchal Juin. Maréchal Juin qui fut un exemple de ce qu’on peut considérer comme un opportuniste et volontiers collaborationniste. C’est beau la République.

Tout a déjà été dit sur ce lâche attentat qui consistait à défoncer une stèle de merde pour récupérer des cailloux à lancer sur les flics.
On notera cette insistance à chopper des manifestants dont ils ne connaissent rien au moment même où l’IGPN s’est retrouvée « incapable de savoir » qui avait tabassé les gens dans la célèbre vidéo du tabassage du Burger King, le 1er décembre 2018.
Fantastique de foutage de gueule !

Mais le plus intéressant dans cette histoire c’est la mise sur un piédestal du maréchal Alphonse Juin, « héros de la Seconde Guerre mondiale ».

Le parcours du maréchal Juin ne fut pourtant pas exemplaire. Prisonnier en Allemagne puis collaborationniste notoire, il manque de peu d’être ministre de la Guerre de Vichy pour finalement être envoyé en Afrique du Nord où il participe à l’armée de Vichy. À cette occasion, il rencontre tout le gratin du nazisme en visite au Maroc. Il est convoqué par Göring à Berlin où il conclut un accord comme quoi il laissera passer les armées du Reich sans trop de soucis.

Au moment du débarquement des alliés en Afrique du Nord, en novembre 1942 (soit 2 ans après le début de l’occupation allemande de la France), il a une nouvelle attitude ambigüe. Ses troupes affrontent les forces alliées. Sentant le vent tourner, il se range du côté allié sous couvert de patriotisme. Il mènera ensuite les troupes françaises d’Afrique du Nord (parmi lesquels de nombreux combattants arabes qui ne furent jamais récompensés par la France pour cette participation active à la libération de l’Europe) sur toute la campagne d’Italie. Fin stratège, il gagnera ses galons lors de la bataille de Monte Cassino, victoire qui ouvrira la porte de Rome aux troupes américaines.
À la fin de la guerre, il témoignera en faveur du maréchal Pétain à son procès.
Ses faits d’armes sont ensuite intimement liés au colonialisme puisqu’il s’opposera à l’indépendance du Maroc en 1955 puis sera un fervent partisan de l’Algérie française.

Voici donc ce pour quoi la République française pleurniche unanimement. Un mec même pas gaulliste, colonialiste et complètement opportuniste.

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