La police se ridiculise (encore une fois) à Bordeaux

Récit de la manif bordelaise du 26 mai, au cours de laquelle des syndicalistes dont le SO de la CGT et les dockers ont aidé à désinterpeller un manifestant autonome !

11h 30. Départ, malgré les nombreux blocages et piquets de grève en cour, la manif est aussi imposante que jeudi dernier (8 à 12000 selon les sources). Les Dieux du temps sont avec nous, le soleil est encore la.

Pour ne pas que la mésaventure de la semaine dernière se reproduise, et que le joyeux cortège autonome se fasse « nasser », la décision est prise de s’installer au milieu du cortège. Encore une fois plus nombreux.ses :

1- Par mimétisme (j’avais du mal à choisir le mot, mais si c’est ça la définition : "Le mimétisme est une stratégie adaptative d’imitation. Cela permet par exemple à une espèce d’échapper à d’éventuels prédateurs.’ ça correspond pas mal). Les manifestantEs, apprennent, les uns des autres, les comportements adaptés face à la féroce répression que nous impose ce gouvernement. On apprend à se faire plus confiance, on reconnaît les regards sous les capuches. Une grande solidarité se crée, nous rend plus fortEs, plus déterminéEs, plus efficaces.

2- Différents collectifs, et de nombreux syndiquéEs ont clairement appelé à manifester au coté de ce groupe en solidarité et contre les attaques qu’il subit depuis le début du mouvement, par je ne sais quels baqueux zélés, allergiques à la moindre peinture qui décore banques et autres lieux sympathiques.

C’est donc nombreux et joyeux que nous entamons la promenade hebdomadaire bordelaise. Les slogans fusent dans cette troupe ou se mélangent mamies, camarades de sud, CGT, CNT … des jeunes, des fans de kway quechua, une banderole de Ford pas vue le nom du syndicat (1000, 2000 pers ?). Rapidement, une Société Générale est la cible d’œufs remplis de peinture. Ni une, ni deux, devant ce crime odieux, une dizaine de baqueux fendent la foule et interpellent, plus ou moins au hasard un manifestant. Mais la donne a changé, les réactions évoluées. La où il y a quelques semaines, les baqueux, agissaient en toute liberté dans la manif, cette fois, les gens vont vers eux directement et nombreux.ses. Ils se retrouvent vite bloqués à 10 contre un mur sans porte de sortie, tout étonnés de voir la foule réagir avec tant de force, comme guérie de la peur légitime que leur imposaient par leur violence ces cowboys. Ils gazent, courent à l’angle d’une rue sous les huées et la peinture, se réfugient derrière le reste de la meute en armure encore colorée de la semaine dernière.

Mais la foule ne part pas, le contact se fait rapidement, gazages matraquages pour repousser les personnes qui réclament la libération de leur pote. Plusieurs blessés, des plaies dues aux matraques, seront à déplorer et nécessiterons l’intervention des pompiers. En les attendant, le camion CNT est transformé en infirmerie avec des personne "âgés" le crâne en sang ! Divers projectiles sont échangés pendant plusieurs minutes, la foule remontée par cette énième arrestation arbitraire. Là, à la surprise générale, plusieurs dizaines de dockers CGT, des gars du SO, (oui, oui !!!) des camarades de SUD, apprenant la nouvelle, quittent leur cortège, font demi-tour reviennent vers nous, se mettent en 1re ligne mais cette fois en direction des flics, exigeant la libération immédiate de notre collègue. Le rapport de force est clairement en notre faveur, les flics sont dépassés. S’en suit une ubuesque négociation, il est clair que personne ne bougera tant qu’il ne sera pas avec nous. Un Haka est chanté par les dockers, la foule se fait pressante. Quand d’un coup la rumeur se propage, « ils vont le libérer », le commissaire s’engage à le faire sortir ici, devant nous. Difficile à croire mais on reste, un peu plus calmes, au plus près d’eux en chantant. C’est sous le regard déprimé de le BAC, que leur interpellation du siècle s’échappe, notre camarades est escorté sur les 50 m qui nous séparent. Nous n’en revenons pas, la solidarité entre manifestants à une nouvelle fois payée. C’est sous les « hourras » qu’il est accueilli dans le cortège. Les flics sont blasés, nous joyeux.ses comme des enfants. L’histoire n’est plus la même, des dizaines de drapeaux de toutes les orgas sont mélangées et la manif repart pleine d’entrain.

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