La police « républicaine » ? Mais elle est déjà là ! / Résistons Ensemble n° 194

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Bulletin n° 194 du 11 décembre 2020, du réseau Résistons Ensemble. Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d’informer, de briser l’isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

Bonjour,
Le bulletin n° 194 du 11 décembre 2020, du petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques ...
À bientôt.
L’équipe de rédaction
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La police « républicaine » ? Mais elle est déjà là !
Construire un « continuum de sécurité » telle est le but affirmé dès l’introduction dans le projet de loi dite « de sécurité globale ». Une chape de plomb étanche qui impliquerait toutes les forces de l’État : de la police municipale, des vigiles privés, des policiers et gendarmes nationaux jusqu’aux militaires de Sentinelle. Drones en toute liberté avec reconnaissance faciale en prime, interdiction de filmer et de diffuser les images des agressions policières, droit de tirer des militaires… tout y est, même le droit exorbitant de supprimer aux détenus la possibilité de réductions de peines.
Ce projet ultra liberticide a une sœur en préparation, la loi contre le « séparatisme », qui au nom de la « défense de la République » s’attaque aux libertés en commençant par celles de ceux qui dénoncent l’islamophobie, son article 25 est pire que le sinistre article 24 de la loi sur la « sécurité globale ».
Mais ce projet de « sécurité globale » rencontre des difficultés.
En haut, c’est la pagaille. Le Sénat, le gouvernement et le parlement s’embrouillent, entre magouilles et crocs-en-jambe, Macron est contraint de faire des tours de passe passe à l’attention de la jeunesse et pour certains juges ça pue vraiment trop (voir ci-dessous les nouvelles pour Adama et Théo).
En bas, un demi million de manifestants dans la rue le 26 novembre, 15 millions de vues de la vidéo du lynchage de Michel et une vague de protestations suite à la diffusion des images de l’évacuation des migrants de Saint Denis place de la République le 23 novembre… du jamais vu. Pourtant en matière de violences policières on a malheureusement vu mille fois pire. Ni Ali Ziri, Lamine Dieng, Amine Bentousi, Babacar Gueye, Adama Traoré, Cédric Chouviat et tant d’autres, morts entre les mains de la police, ni les 25 GJ éborgnés et les 5 autres aux mains arrachées n’ont suscité un rejet aussi massif.
Ces mêmes migrants chassés de la place de la République avaient vécu une évacuation bien plus violente une semaine plutôt de leur campement situé sous la bretelle de l’autoroute A1 sans qu’aucune voix ne s’élève vraiment.
Des vents nouveaux commencent à souffler. La gestion de la Covid par l’État de Macron n’a été et n’est encore que mensonges, embrouilles, répression, chômage et des milliards aux patrons. Sur la base de cette expérience, des millions et des millions de personnes commencent à réaliser qu’il y a bien deux camps aux intérêts diamétralement opposés : celui des pauvres et celui des riches, ce qu’on appelait par le passé, la « lutte des classes ». Qu’il n’y a pas d’État-papa-gâteau, car sa seule fonction est, derrière le camouflage « démocratique », d’opprimer pour mieux faire régner les intérêts des puissants.

Bien sûr les partis parlementaires, de gauche comme de droite, accourent pour tenter de recoller les institutions. Ils nous expliquent qu’en débarrassant la police de ses « brebis galeuses » elle deviendrait une belle « police républicaine ». C’est une arnaque. La police actuelle est déjà républicaine, elle est déjà le parfait outil et serviteur de la République.

Les médias veulent faire croire que la loi se résume à son article 24 et qu’il suffirait de le « réécrire » de manière à ce qu’il épargne les journalistes, pour que ça s’arrange. Attention, le pouvoir pourrait accéder à une telle fausse reculade car ceux qu’il craint le plus ce ne sont pas d’abord les journalistes mais les témoins de ses violences qui s’improvisent « cop watchers », filment et font tourner sur les réseaux sociaux des vidéos qui deviennent virales et mobilisent la force vive du mouvement actuel : la jeunesse. Alors, un seul mot d’ordre : retrait de TOUTE la loi sur la « sécurité globale » et du projet de loi contre le « séparatisme » !

Au sommaire :

  • La police « républicaine » ? Mais elle est déjà là !
  • L’affreux Blanquer s’en prend toujours aux profs, aux lycéens et maintenant même aux petits enfants
  • Vous avez dit « Liberté d’expression » ?
  • CHRONIQUE DE L’ARBITRAIRE
    La police désavouée
    Olivio Gomes
    Il n’est même pas question de poser la question
    La prison tue
  • SUR LE VIF
    « On a envoyé chez moi à 7h une dizaine de policiers cagoulés »
  • AGIR
    Non à l’acharnement contre Jean Marc Rouillan
    Le collectif Urgence notre police assassine lance une application
Localisation : région parisienne

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