La première partie de l’émission (50 minutes) comporte :
Un rappel de l’importance d’une émission d’histoire du processus de destruction des juifs d’Europe face au négationnisme, à un certain marxiste complètement réductionniste et à un refoulement libéral du caractère capitaliste du nazisme ;
Une présentation du livre de Raoul Hilberg, de son contexte de parution et des étapes qu’il identifie (définition-discrimination, expropriation-dépossession, concentration-déportation, destruction-extermination) ;
Un bref rappel des antécédents historiques, des pogroms aux législations anti-juives et des extorsions aux expulsions, expliquant une partie des réactions juives face à un processus de destruction secret dans son ultime phase ;
Une caractérisation de l’antisémitisme nazi comme bureaucratique et non spontané, intégral et non assimilationniste (pas d’exceptions) ;
Une discussion du rôle du parti, des ministères, des capitalistes et de l’armée dans la destruction des juifs d’Europe ;
Un résumé du processus de définition juridique des juifs en Allemagne ;
Une présentation du processus de spoliation en Allemagne.
La deuxième partie de l’émission (1 heure 10 minutes) comporte :
Une présentation de l’emballement du processus de déportation des juifs de Pologne entre 1939 et 1941, aboutissant à la création des ghettos (quartiers exigus et fermés où des centaines de milliers de juifs seront entassés et mourront massivement des conditions de vie atroces) ;
Une discussion autour des conseils juifs, des stratégies de survie, des résistances et des stéréotypes autour de l’attitude soi-disant passive des juifs ;
Une analyse du rôle du déclenchement et de l’échec de l’opération Barbarossa (attaque de l’URSS en juin 1941) dans le basculement dans une logique génocidaire : guerre totale au « judéo-bolchévisme », assimilation des juifs aux commissaires politiques et aux partisans, logique de colonisation de peuplement d’un « espace vital » et de déportation des populations de l’Est, impossibilité de déportation des juifs au-delà de l’Oural du fait de l’échec de l’offensive allemande ;
Une discussion du moment de basculement dans une logique génocidaire : extermination des juifs soviétiques à partir du déclenchement de l’opération Barbarossa (juin 1941) ou un peu avant, extermination des juifs d’Europe à partir de l’échec de l’opération Barbarossa (novembre-décembre 1941) ou un peu avant ;
Une description et une analyse des tueries mobiles (un million de morts en 1941) ;
Une analyse de l’industrialisation du processus génocidaire : gazage et création des camps d’extermination (à partir de décembre 1941), conférence de Wansee (janvier 1942), extermination industrielle (1942-1945) ;
Une discussion des preuves de l’existence des chambres à gaz et des fours crématoires, du négationnisme nazi (démantèlement des camps d’extermination, déterrage et crémation des victimes des tueries mobiles, langage codé), de l’attitude des Allemands et des Alliés face au génocide, et du nombre de morts ;
Une analyse de l’extension européenne du processus génocidaire, fonction de l’attitude des pays satellisés, fantoches et alliés, et de l’extension des territoires sous contrôle direct de l’Allemagne : le cas des Pays-Bas, de l’Italie, de la France, de la Roumanie, la Serbie, la Grèce, la Croatie, la Hongrie.