L’État au bout de la corde

Depuis janvier 2018, au moins 30 personnes incarcérées sont décédées en France de « suicides » ou « morts suspectes ».

En France comme ailleurs, la prison tue. Depuis janvier 2018, au moins 30 personnes sont mortes en taule de « suicides » ou « morts suspectes », à Fresnes, Laon, Marseille, Nantes, Angers, Arras, Chalons-en Champagne, Epinal, Fleury-Merogis, Luynes, Lyon-Corbas, Metz-Queuleu, Nice, Niort, Rouen et Seysses.

Il est difficile, voire impossible, d’obtenir d’autres informations que celles parcimonieusement lâchées par l’administration pénitentiaire. Ces infos sont très souvent erronées, et s’attardent plutôt sur le « mal-être » des maton·ne·s. Nous ne faisons pas de différences entre les diverses causes de mortalité en prison et considérons que toute mort en taule est du fait de l’état. La politique répressive d’enfermement que décrivent les taulards de Seysses dans leur communiqué du 19/04/18 est bien la cause du décès de leur codétenu. Ils dénoncent les brimades, les insultes, le racisme, les passages à tabac par les matons, l’humiliation, le chantage, la répression de leur mouvement collectif, les transferts disciplinaires et l’isolement, que nous estimons relatifs à toute situation d’enfermement. Il n’existe pas et n’existera jamais de bonne prison. La presse se plaît à dérouler les détails sordides de certains décès de détenu·e·s sans en considérer la véritable cause : l’incarcération.

En tant que personnes en dehors des murs et proches de déténu·e·s nous sommes solidaires envers toute tentative des prisonièr·e·s de déroger à l’ordre carcéral, que ce soit par le biais de blocages, évasions, communiqués, mutineries ou toute autre organisation venant de l’intérieur, ainsi qu’envers tou.te.s les proches de détenu·e·s qui continuent à les soutenir.

Jusqu’à pouvoir danser sur les ruines de la dernière prison,
a bientôt,

Mots-clefs : anti-carcéral | justice | ERIS | mutinerie | prison

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