L’écharde en procès, cantine solidaire

| L’écharde

Après son occupation le 1er octobre 2018, l’Écharde est assignée par l’EPFIF (Établissement Public Foncier de la région Ile-de-France) au tribunal d’instance de montreuil le 6 novembre. La prochaine audience aura lieu le mardi 4 décembre.

Après son occupation le 1er octobre 2018, l’Écharde est assignée par l’EPFIF (Établissement Public Foncier de la région Ile-de- France) au tribunal d’instance de montreuil le 6 novembre. Les jardins d’alice sont assignés au même titre (que nous). On demande alors un report d’audience. Ce jour-là, l’avocate de l’EPFIF et celui des artistes du jardin d’alice (Me Marc Ganilsy, avocat des squats d’artistes) se sont de toute évidence mis d’accord pour éviter qu’un délai « trop long » ne nous soit accordé avant d’être jugé.es - et de fait, devenir expulsables. Les jardins d’alice se sont aussi mis du côté de l’EPFIF en témoignant contre nous pour l’accusation de voie de fait, c’est-à-dire d’être entré illégalement dans le bâtiment. Cela pourrait avoir pour conséquence que les 2 mois de délai et la trêve hivernale ne nous soient pas octroyés. Finalement, on obtient un report d’à peine un mois. La prochaine audience aura donc lieu le mardi 4 décembre, à partir de 9H30.

Connaître ses ennemis

Le gestionnaire du bâtiment s’appelle Nexity. Sa raison d’être se résume à « Acheter, investir, louer, vendre, faire gérer des biens ». On retrouve cette entreprise/bailleuse/promoteuse dans de nombreuses situations liées à l’occupation de bâtiments vides en IDF. Ainsi Nexity gérait le patrimoine immobilier de la SNCF, dont la maison « le Florian » dans le 20e occupée en 2012, et gère aujourd’hui les biens du Crédit Mutuel qu’occupe le Centre Social Autogéré d’Ivry depuis mai 2017, notamment. Quant à l’EPFIF, il a plusieurs missions en lien avec le patrimoine immobilier des collectivités territoriales. C’est un acteur majeur des nombreuses opérations de gentrification de la première couronne. Son service de communication ne cache pas l’ambition de « transformer en profondeur les quartiers ». L’EPFIF délare également lutter contre les marchands de sommeil et l’habitat insalubre ou surpeuplé : bref, laisser des bâtiments vides et assigner en justice les personnes qui les occupent ! Par exemple, à proximité de l’Écharde, l’EPFIF rénove un site d’entrepôts à la frontière de Paris, Montreuil et Vincennes. Dans le haut-Montreuil, il collabore avec la RATP dans le cadre de la construction d’un immeuble de logements sociaux, au-dessus de la future station « Boissière ». Plus largement, l’EPFIF n’est qu’un des acteurs qui, dans le cadre du Grand Paris, ont l’intention d’être toujours plus rapide et efficace dans l’éviction des plus pauvres, la rénovation urbaine pour les spéculateurs et la gentrification pour les plus riches.

Localisation : Montreuil

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