L’instruction de l’affaire de la voiture incendiée est close et neuf personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel. Parmi eux, trois personnes, dont Kara, sont toujours incarcérées et la juge d’instruction a demandé que ces personnes soient maintenues en détention vraisemblablement jusqu’au procès à l’automne.
Kara a fait appel de cette décision de maintien en détention et cet appel a été rejeté vendredi 9 juin au prétexte que les garanties de représentation n’étaient pas assez sérieuses et que Kara présentait un risque de fuite et de récidive.
Faut-il rappeler que Kara, comme de nombreuses autres étrangers en détention, ne peut évidemment pas apporter de garanties de représentation [1] émanant de sa famille puisque celle-ci réside hors de France ? Les garanties de représentation sont un instrument de la justice de classe : la personne bien insérée socialement est avantagée par rapport à celle qui ne l’est pas. Elles induisent aussi une forme de xénophobie institutionnalisée : les personnes qui ne résident pas habituellement en France sont pénalisées.
De plus, Kara est une jeune femme transgenre. Cela lui vaut d’être détenue à l’isolement dans la maison d’arrêt pour hommes de Fleury depuis maintenant un an. Tout le monde sait que l’isolement est un régime de détention plus dur qu’un régime ordinaire : pourtant, la cour d’appel a refusé de considérer qu’il s’agissait là d’un traitement inhumain et dégradant.
Une seconde personne détenue dans cette affaire doit passer demain (16 juin) devant le tribunal pour une demande de mise en liberté, et un appel à deux rassemblements est lancé : Voiture de flics incendiée en mai 2016 à Paris, rien n’est fini !
Enfin, rappelons que dans la perspective des procès à venir il est toujours possible de faire un don à Defcol pour aider à la prise en charge des frais de défense : https://www.donnerenligne.fr/cadecol/faire-un-don/2
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