Interview du journal CharIVaRY : « Contrer l’omniprésente propagande municipale »

Le journal Article 11 nous propose une interview de CharIVaRY, un journal tiré à quelques petites centaines d’exemplaires, apportant une information fiable et critique sur les dessous de l’urbanisme à Ivry-Sur-Seine.

L’édito du numéro 1, imprimé en juin 2013, annonçait la couleur : « Nous revendiquons une autre vision de la ville, non pas comme un lieu de rentabilité où chaque mètre carré doit être exploité pour en tirer un rendement maximal, mais comme un lieu de vie, de liberté et de solidarité, qu’il s’agit de recréer par la réappropriation populaire. »

Joli. D’autant que ce ne sont pas que des mots. Loin de là. Sous-titré « Le journal qui déboîte la rénovation urbaine », CharIVaRY a les deux pieds dans le réel. Géographiquement et socialement. Et il suffit de parcourir les deux premiers numéros de cette publication focalisée sur Ivry-Sur-Seine et à parution plus ou moins annuelle pour s’en rendre compte. Au cœur des articles et enquêtes publiés, rédigés par quelques habitants et militants de la ville, la volonté de dénoncer des processus de dépossession urbaine qu’ils voient se dérouler sous leurs yeux. Et notamment ce projet Ivry Confluences touchant le quartier d’Ivry-Port et que Jean-Pierre Garnier décrivait ainsi dans un article publié dans Article11 en février 2012 (n°8) :

« Confluences » s’inscrit dans une politique de « métropolisation ». En l’occurrence, la laborieuse gestation du fameux « Grand Paris ». Dans la droite ligne de l’opération Seine-rive gauche en voie d’achèvement, la « rénovation » d’Ivry-Port est elle-même inclue dans l’OIN — Opération d’intérêt national — Orly-Rungis-Seine amont, qui prolongera vers le sud-est l’expansion mégapolitaine de la capitale. On comprend dès lors que les élus « communistes » d’Ivry-sur-Seine aient vu grand. Le projet, dont la mise en œuvre devrait s’échelonner sur une vingtaine d’années, prend place au cœur d’une ZAC de 145 hectares. »
Et Jean-Pierre Garnier de conclure en évoquant « l’envers de ce décor urbain rutilant que font miroiter maquettes, panneaux, clips et présentations power point », ainsi que la détresse des premiers concernés : « Les habitants vivent dans l’angoisse et l’incertitude, attendant de savoir à quelle sauce ils vont être mangés. »

L’envers du décor, c’est exactement ce que cherche à dévoiler l’équipe de CharIVaRY. Car le décor change vitesse grand V. Comme de nombreuses autres villes de la banlieue parisienne, notamment Saint-Denis et Montreuil, Ivry est soumise à des processus de gentrification accélérée, que les membres de la publication décortiquent pour mieux les dénoncer. Sans thunes, à quelques-un(e)s, ils mènent un travail de synthèse précieux pour qui s’intéresse à ces questions, les habitants d’Ivry en premier lieu. C’est ce qu’annonçait l’édito de leur numéro 2, imprimé en mars 2014 : « CharIVaRY est d’abord un bulletin permettant d’informer les habitants d’IVry et d’ailleurs sur les logiques financières, politiciennes et sociales à l’œuvre dans nos espaces urbains. Il est aussi un outil de lutte : l’information doit nous rendre plus fort afin de nous organiser contre un projet qui se fait contre les habitants et pour le profit. »

L’intégralité de l’interview est à lire sur http://www.article11.info/?CharIVaR....

On peut également lire un extrait du numéro 2 https://paris-luttes.info/ivry-conf...

Localisation : Ivry-sur-Seine

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