Harcèlement, méthode de management chez Monoprix

Un texte du réseau stop stress management donnant une image de la dictature patronale dès que les salariés commencent à relever la tête...

En septembre 2011, un nouveau directeur est arrivé au Monoprix d’Issy-les-Moulineaux. Il a aussitôt commencé à harceler tous les délégués syndicaux actifs dans ce magasin, notamment 2 élus et un syndiqué CGT, et une élue de SUD. En moins de 6 mois, ces quatre salarié(e)s ont été mis en arrêt de travail, puis en inaptitude professionnelle. Puis, trois d’entre eux, ayant refusé des propositions de reclassement, ont été placés en procédure de licenciement. La 4e salariée - Mme B. - déléguée CGT présente dans ce magasin depuis 22 ans, membre du CHSCT, déléguée du personnel et élue au CE, a été placée en procédure de reclassement.

La situation au magasin d’Issy-les-Moulineaux

Pendant six mois (de septembre 2011 à mars 2012), les 4 salarié(e)s ont subi un harcèlement moral de la part de la nouvelle direction. Le directeur (Monsieur C.) était arrivé en provenance du Monoprix de Faubourg Saint-Antoine - à Paris 11e - avec toute son équipe (5 personnes). Il a fait placer les élus CGT et SUD sous surveillance en permanence, dès leur arrivée le matin. Il se mettait lui-même sans cesse sur le chemin de ces délégués, qui recevaient un avertissement pour le moindre retard de 2 minutes. Il se moquait en permanence des délégués, et montait les salariés contre eux.

Une fois, ce directeur a jeté une grande quantité de produits au sol, a pris des photos, et a accusé la déléguée CGT d’avoir jeté ces produits. La caisse sur laquelle travaillait cette déléguée étant défaillante, il y avait des problèmes tout le temps sur cette caisse depuis l’arrivée de la nouvelle direction.
L’inspectrice du travail a fait un constat de harcèlement des salariés par la direction du magasin, et a lancé une enquête. Mais à la demande du directeur, de faux témoignages ont été produits à l’encontre des salariés harcelés - notamment par les délégués CFDT et FO. Une rencontre organisée avec la DRH de Monoprix, venue dans le magasin, n’a donné aucun résultat.

Tous les faits montrent que cette opération a été le résultat d’une décision de la direction générale de Monoprix d’envoyer ce directeur pour « faire du ménage », afin qu’il n’y ait plus de syndicalisation dans ce magasin. En effet, les délégués harcelés faisaient leur travail très sérieusement, et ne laissaient jamais rien passer qui puisse léser les salariés.

Depuis les nouvelles élections professionnelles de juin 2012, il y a dans le magasin 2 élus CFDT et 2 élus de SUD, mais aucun délégué CGT. A cette époque, 3 élu(e)s CGT et SUD étaient en congé de maladie et n’ont pas pu reposer leur candidature.
Ce directeur était déjà bien connu pour des faits similaires dans plusieurs magasins.
Plusieurs procès ont été engagés récemment, pour d’autres magasins et pour des faits de même nature, cependant la direction de Monoprix a tout fait pour étouffer ces affaires.

Au Monoprix de Faubourg Saint-Antoine

Au Monoprix de Faubourg Saint-Antoine, à partir de 2006, la CGT avait lancé plusieurs fois la grève ; grâce à ces actions, la plupart des caissières, qui étaient à temps partiel, ont pu obtenir un contrat à temps complet. Par la suite, la direction du magasin a été reprise par Monsieur C., et les salarié(e)s ont eu une vie très dure pendant trois ans, car celui-ci pratiquait le harcèlement de façon systématique. La déléguée CGT centrale de Monoprix, qui travaillait dans ce magasin, a été à cette époque-là victime d’une discrimination syndicale et mise au placard, puis en dépression pendant plusieurs mois. Elle avait même été une fois agressée physiquement et blessée par Monsieur C. Une autre salariée avait été agressée, hospitalisée une journée, puis en arrêt de travail pendant 6 mois. La direction de Monoprix a été obligée de muter Monsieur C., car la dégradation des conditions de travail et des relations sociales avait vraiment été beaucoup trop loin dans ce magasin.

Grâce au soutien de l’Union syndicale CGT commerce et services de Paris, les salariés ont organisé plusieurs mouvements au magasin de Faubourg Saint-Antoine, qui ont permis d’obtenir la mutation de ce directeur, en septembre 2011. Mme B. (élue CGT à Issy) avait participé à toutes les actions organisées avec l’U. S. CGT commerce de Paris, ce qui lui a valu un acharnement particulier de la part du même directeur, venu ensuite au magasin d’Issy-les-Moulineaux. Les délégués CGT et SUD d’Issy-les-Moulineaux ont organisé une grève dans ce magasin le 24 janvier 2012. Ce jour-là, plusieurs personnes de l’U. S. CGT commerce de Paris étaient présentes, dont les deux déléguées centrales de l’entreprise Monoprix.
Les témoignages en faveur des délégué(e)s harcelé(e)s ne devraient donc pas manquer, c’est pourquoi nous appelons à un large soutien à ces personnes !
Depuis le 15 mars 2012, Mme B., ex-déléguée CGT, ne travaille pas. Elle était en procédure de reclassement, mais n’a pas reçu de proposition de la part de la direction de l’entreprise. Celle-ci a lancé une procédure de licenciement, que l’inspection du travail a refusée. Mme B. a saisi les Prud’hommes pour demander la résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts de l’employeur.
La direction du magasin ayant contesté la décision de l’inspection, le dossier a été transmis à l’inspection générale, puis au Ministère du travail. Ce dernier a confirmé, en septembre 2013, la décision de l’inspection de refuser le licenciement. Néanmoins, Mme B. n’étant plus élue du personnel depuis un an, elle avait perdu entre temps la protection liée à son mandat syndical, et la direction du magasin a aussitôt entamé une nouvelle procédure de licenciement.
Mme X., ex-élue de SUD, qui a été harcelée et licenciée après 34 ans de présence dans le magasin, a lancé une procédure aux Prud’hommes, pour contester la décision de licenciement qui la concerne.

L’inspection du travail a aussi lancé une procédure pénale pour harcèlement moral contre Monoprix. Mme B. (ex-déléguée CGT) et Mme X. (ex-déléguée de SUD) sont partie civile de ce procès, elles ont porté plainte contre le directeur C. en avril 2013. Concernant ce procès, elles attendent de recevoir la décision du procureur, en espérant que le dossier ne soit pas classé sans suite !

Le tribunal des Prud’hommes de Boulogne-Billancourt (92) doit statuer le 26 mars 2014 à 9 H, au sujet de la résiliation judiciaire du contrat de travail de Mme B. aux torts de l’employeur. Soyons présents à ses côtés, afin de lui apporter notre soutien ! Adresse : 7 rue Mahias – Métro Boulogne Jean Jaurès

Non au licenciement abusif des et des salariés protégés !
Halte au management par le stress !
Halte au harcèlement moral des salariés dans la distribution

Réseau Stop stress management, 20/11/2013

Localisation : Boulogne-Billancourt

À lire également...