Grève massive au collège Henri Barbusse de Saint Denis

Communiqué de grève des enseignants du collège Henri Barbusse de Saint-Denis suite à l’occupation de l’établissement !

  • La grève est reconduite aujourd’hui au collège Henri Barbusse de Saint Denis !

     

Après avoir occupé notre établissement le mardi 12 février au soir pour apporter notre soutien aux collègues mobilisé.e.s dans le cadre de la nuit des lycées, aujourd’hui, jeudi 14 février 2019, nous avons décidé de mettre à exécution le préavis de grève voté en assemblée générale la semaine dernière pour nous opposer à la dotation horaire globale (DHG) et à la répartition des moyens horaires qui nous sont imposés dans la perspective de la rentrée 2019. Aujourd’hui, au collège Henri Barbusse, 80 % des enseignant.e.s sont en grève !

Nous refusons cette gestion de l’éducation qui ne repose que sur des contraintes budgétaires entraînant une dégradation des conditions d’apprentissage pour nos élèves et de travail pour l’ensemble des personnels.

Cette dotation en baisse s’avère très largement insuffisante. Nous dénonçons en particulier la baisse de la dotation allouée aux dispositifs des élèves à besoins particuliers :

  • La perte de 2h de suivi ex-NF destinées aux élèves allophones alors même que leur inclusion rencontre déjà des difficultés. Dans ces conditions, nous ne serons plus capables d’assurer un accompagnement convenable des élèves allophones ;
  • La perte de 2h dédiées au dispositif module relais. Dans ces conditions, nous ne pourrons plus fournir une aide adaptée aux besoins des élèves en situation de décrochage scolaire.

Par ailleurs, nous nous inquiétons des effectifs prévisionnels sur les niveaux de quatrième et de troisième qui ne permettront pas l’inclusion des élèves allophones, l’accueil des élèves arrivé.e.s en cours d’année et relevant du secteur du collège Henri Barbusse ainsi que l’inscription des élèves redoublants. Reçu.e.s en audience hier soir, nous n’avons notamment obtenu aucun engagement de la part de la direction académique quant à l’ouverture potentielle d’une sixième division de 3e. La DSDEN [1] assume ouvertement qu’elle ne respectera pas, dans notre établissement comme dans beaucoup d’autres à travers le département, les « repères » en matière d’effectifs qu’elle s’est elle-même fixés (23 élèves par classe en sensible, 24 en REP / REP+, 26 dans les établissements non classés).

Nous nous opposons au nombre en constante augmentation d’heures supplémentaires imposées dans la DHG. Nous refusons d’avoir à choisir entre la suppression de postes d’enseignant.e.s et des compléments de service à cheval sur 2 ou 3 établissements. Ces services morcelés, réduisant la disponibilité des personnels, nuisent autant aux conditions de travail des collègues qu’à celles des élèves.

Nous demandons :

  • La baisse des effectifs à un maximum de 20 élèves par classe en s’appuyant sur des groupes allégés et des dédoublements dans toutes les disciplines ; nous exigeons que ces dédoublements soient garantis dans des grilles horaires nationales et bâtis sur des programmes cohérents (une discipline, un programme) ;
  • Le maintien de toutes les options, du dispositif module relais financé à hauteur de 14 heures comme s’était le cas en 2010-2011, de l’intégralité des horaires disciplinaires, c’est-à-dire des moyens enfin à la hauteur des besoins de notre établissement ;
  • 1 heure de concertation par enseignant.e ;
  • L’ouverture d’une classe européenne ;
  • La transformation de l’UPE2A en CLA (classe d’accueil) à 26h.

Si d’aventure nous ne somme pas entendu.e.s par une institution qui faillit à tous ses devoirs en matière d’éducation, nous prendrons nos responsabilités et amplifierons notre mouvement par tous les moyens nécessaires.
Nous avons d’ores et déjà décidé pour la rentrée prochaine :

  • De ne plus accepter la mission de professeur.e principal.e qui inclut le lien avec les familles ;
  • De ne plus assister aux conseils de classe ;
  • De ne plus nous investir dans les différents dispositifs d’aide et d’accompagnement des élèves (exclusion internée, accompagnement personnalisé, aide aux devoirs) ;
  • De ne plus participer à la liaison école-collège ;
  • De ne plus organiser d’activité pédagogique hors la classe (projets, sorties scolaires, séjours pédagogiques) ;
  • De ne plus assurer les heures de retenue.

En résumé, nous nous bornerons à préparer et assurer nos heures de cours ainsi que l’évaluation des élèves en respectant strictement nos horaires réglementaires de service tels que prévu par notre statut.

Aujourd’hui nous serons présent.e.s à 12h30 à Paris 8 pour soutenir les étudiant.e.s en lutte et nous passerons au CTM pour soutenir les camarades en grève. 

Nous serons ensuite à 15h devant la DSDEN (8, rue Claude Bernard, 93000 Bobigny) pour protester notamment contre la baisse des moyens et la réforme de Parcoursup.

Les enseignant.e.s mobilisé.e.s du collège Henri Barbusse

Note

Sonnet pour la (DSDE)Haine

Chère DSDEN, vous les hauts fonctionnaires

Aux accents débonnaires déguisant l’infamie,

Vos honteux containers d’heures supp’ sont les amis

D’un Diable national qui enflamme nos nerfs,

Miroir, Miroir dis-nous : qui est le plus odieux,

Qui est le plus servile, sans valeur, le plus vil,

Quel agent infectera le plus nos villes

D’élèves décrochés vomis par vous, messieurs,

Tombez donc vos masques et ne vous cachez plus :

Vous protégez l’État au mépris des élèves,

Sabotez l’avenir de nos jeunes qui s’élèvent

Notre département n’a pas assez d’exclus :

Accomplissez votre œuvre, remplissez vos missions

Vous les génocidaires de l’E-DU-CA-TI-ON.

Les personnels et poète.sse.s mobilisé.e.s du collège Henri Barbusse

En grève ce jour de la Saint-Valentin 2019

Notes

[1Direction des services départementaux de l’éducation nationale

Mots-clefs : grève | collèges
Localisation : Saint-Denis

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