Nos gilets sont jaunes car il nous semble urgent de se rejoindre, de nous organiser et de lutter par tous les moyens nécessaires contre ce qui brise nos vies. La première des violences est la violence sociale, celle que nous vivons : elle a une origine, elle se structure depuis plusieurs années mais ensemble, nous pouvons y mettre fin.
Nos gilets sont rouge de colère face au mépris de ceux qui gouvernent et cherchent à sauver un monde qui doit être dépassé.
Nos gilets sont verts car nous sommes conscient.es du désastre écologique. Nous souhaitons des modes de vie qui ne soient pas autodestructeurs mais nous refusons l’hypocrisie d’une « transition écologique » qui construit des villes faites « d’éco-quartiers » pour riches, où les pauvres n’ont pas leur place. Les mêmes qui défendent cette vision biaisée de l’écologie sont les mêmes qui encouragent les projets miniers en Guyane et dans les territoires périphériques sacrifiés.
Nos gilets sont noirs de honte et de rage contre la répression et la criminalisation de ce mouvement social, comme de ceux qui lui ont précédés. Ce sont les mêmes qui fustigent la violence des manifestant.es sur les plateaux télés, qui utilisent des armes qui mutilent, voire tuent.
Nos gilets sont arc en ciel car nous refusons les fausses solutions à la crise en cours : la fuite en avant vers un capitalisme encore plus libéral et le repli sur soi, nationaliste et xénophobe.
Nous refusons de pointer du doigt des faux coupables : « les étrangers », les allocataires de minima sociaux, les chômeurs... Nous sommes toutes et tous les victimes d’un monde qui n’a comme logique que l’accumulation de l’argent. Lutter contre la vie chère, c’est refuser la logique du fric.
Le capitalisme, c’est la misère.
Il n’y a plus de réforme à faire, il y a un monde à construire.