Fascisme, capitalisme et classe ouvrière [Radio]

| Sortir du capitalisme

Une histoire du fascisme italien et du nazisme allemand dans leurs caractéristiques communes et leurs rapports au grand capital et à la classe ouvrière à partir de l’analyse matérialiste de Daniel Guérin dans Fascisme et grand capital (Libertalia, 2013) – avec Charles Jacquier, historien, éditeur du livre.

Fascisme, capitalisme et classe ouvrière (1re partie)

La première partie de l’émission (1 heure 10 minutes) comporte notamment :

  • Une distinction du fascisme comme mouvement et comme parti au pouvoir ;
  • Une définition préliminaire du fascisme-mouvement comme « révolte dans l’ordre » ;
  • Une critique des thèses révisionnistes faisant du nazisme un parti ouvrier ;
  • Un rappel du lien entre crises du capitalisme et montée des mouvements fascistes ;
  • Une discussion préliminaire des liens entre fascisme(s) et (anti)capitalisme (et leur évolution au cours de l’histoire) ;
  • Une présentation du contexte de l’écriture du livre ;
  • Un rappel du contexte de l’arrivée au pouvoir du parti nazi ;
  • Une présentation de l’édition du livre chez Libertalia ;
  • Une rapide présentation de Daniel Guérin et des intentions de son livre ;
  • Une discussion des liens complexes entre fascisme et grand capital, de leur alliance initiale (pour des motifs de crise des profits davantage que de menace révolutionnaire), de leur autonomie relative et de leurs contradictions montantes (étatisation de l’économie pour des raisons militaires, aventurisme impérialiste) ;
  • Une distinction du fascisme et des dictatures conservatrices (Vichy, Portugal salazariste, Espagne franquiste) ;
  • Une histoire schématique de l’ascension au pouvoir du fascisme : milice du grand capital (surtout de l’industrie lourde) contre l’agitation des ouvriers (surtout dans l’Italie des « années rouges » de 1919-1920) avec un discours démagogique « antisystème » à destination des ouvriers et un discours conservateur à destination des classes moyennes et du grand capital, puis parti de défense du grand capital procédant d’abord à une destruction du mouvement ouvrier, un abaissement drastique des salaires et des conditions de travail, un rétablissement des profits au travers de commandes militaires à l’industrie lourde ;
  • Une définition de la « mystique fasciste » : culte religieux du chef, mobilisation d’affects des gens contre leurs propres intérêts, antirationalisme, nationalisme messianique ;
  • Une énumération des mensonges fascistes (acceptation des grèves et des syndicats comme moyen de régulation économique national, idéologie corporatiste d’une cogestion salariés/patrons de l’économie, défense des petits artisans et des petits commerces, critique du capital monopoleur et des grands propriétaires terriens, antilibéralisme) et des réalités du fascisme au pouvoir (interdiction des grèves sous peine de prison puis de mort, destruction des syndicats et des conventions collectives, despotisme patronal, concentration capitalistique, ultralibéralisme fiscal) ;
  • Un exposé de l’encadrement autoritaire fasciste des travailleurs (syndicat unique paraétatique).
Fascisme, capitalisme et classe ouvrière (2e partie)

La deuxième partie de l’émission (1 heure) comporte notamment :

  • Une analyse de l’apathie des partis de gauche et des syndicats face au fascisme montant, de leur légalisme paralysant, de leurs ambiguïtés vis-à-vis du fascisme, etc. ;
  • Un rappel des violences fascistes anti-ouvrières du début des années 1920 en Italie ;
  • Une analyse des multiples crises conduisant au fascisme : crise de surproduction capitaliste, crise politique, crise géopolitique (frustrations géopolitiques en Allemagne et en Italie suite au traité de Versailles) et enfin crise légaliste et réformiste des partis de gauche ;
  • Une critique du tournant stalinien de l’Internationale et du parti « communiste » allemand en 1928-1933 et de son ambiguïté vis-à-vis du nazisme ;
  • Un rappel des tentatives d’autodéfense ouvrières antifascistes, et de leur découragement par les partis de gauche, qui attendent une prise de pouvoir illégale pour y opposer une grève générale, comme en 1920 face au putsch (de ce fait avorté) de Kapp ;
  • Une analyse de l’attitude du parti social-démocrate allemand (SPD) et du parti « communiste » allemand (KPD) face au danger nazi ;
  • Une analyse du double jeu fasciste, légaliste vis-à-vis des institutions bourgeois, illégaliste (et violent) vis-à-vis du mouvement ouvrier ;
  • Un décryptage des idéologies fascistes comme des idéologies réactionnaires (antirationalisme, mépris des masses, aristocratisme, mystique de la violence et de la lutte des races) et modernisateur (priorité au réarmement et au développement des forces productives industrielles, étatisme, bureaucratie) ;
  • Une analyse des politiques économiques du fascisme, d’abord ultralibéral (exemptions fiscales, privatisations, subvention des grandes entreprises), puis (à partir du réarmement) dirigiste et keynésien, mais toujours favorable au grand capital ;
  • Une description des politiques du travail du fascisme, avec un mixte de servage et de salariat en agriculture, et un recours massif au travail forcé en temps de guerre dans l’industrie ;
  • Avec une double conclusion, celle de Fascisme et grand capital de Daniel Guérin et de Le Fascisme en action de Robert Paxton.

Note

Un descriptif complet de l’émission, un bonus et des liens en rapport sur http://sortirducapitalisme.fr/emissions/282-fascisme-capitalisme-et-classe-ouvriere

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