Expulsions de roms à Montreuil - Rassemblement mardi 2 août à 17H

Rassemblement devant la mairie de Montreuil aujourd’hui à 17h pour protester contre l’expulsion de roms le 28 juillet.

Jeudi matin 28 juillet, à l’aube, 11 familles qui vivent depuis plusieurs années au 250, boulevard de la Boissière à Montreuil ont été délogées par les forces de police. Une grue, protégée par 14 fourgons de CRS, a immédiatement détruit une partie des habitations. Aucune des 11 familles n’a pu récupérer la totalité de ses effets, ni même la nourriture et le lait maternisé.

La quasi- totalité des enfants vont à l’école. Ces familles étaient demandeuses de logements pérennes. Ce logement insalubre leur avait été accordé par la municipalité. L’expulsion s’appuie sur l’insalubrité des lieux, qui est indéniable. Mais la rue n’est sûrement pas plus salubre. Comme d’habitude, les autorités sont aux abonnés absents pour recevoir les familles, mais bien présentes pour envoyer les forces de police les disperser à chaque nouveau point de rassemblement. Comme d’habitude, les autorités se renvoient la balle, la mairie estimant que c’est à la préfecture de les reloger.

Voici le compte-rendu fait par le comité de soutien de sa rencontre avec la mairie qui est édifiant :

« C’est pas avec une heure de plus que tu aurais pu récupérer toute la ferraille » Cette sentence a été délivrée après une heure d’audience par le directeur de la Sureté publique de Montreuil à un des membres des familles expulsées qui déplorait une expulsion sans avertissement. Cela en dit long sur la posture de l’équipe municipale devant la situation créée par la mise à la rue des 11 familles Roms.
L’audience, où des représentants des familles et du comité de soutien ont rencontré un adjoint au maire, nous a peu appris… si ce n’est que ses services étaient avertis depuis 4 jours de l’expulsion – ce qui la rend clairement complice.
QUE NOUS A-T-ON DIT A L’AUDIENCE ?
Que la mairie a assumé sa part de travail, et que si aucune solution n’est trouvée, ce n’est ni de sa faute, ni de sa responsabilité, et plus de son ressort. C’est mépriser toutes les propositions faites les familles et leurs partenaires depuis des mois, dont la réhabilitation citoyenne des locaux. Par ailleurs, la préfecture n’a jamais fait de diagnostic social et a au contraire délivré des Obligations à Quitter le Territoire Français !
QUE PROPOSE LA MAIRIE ? RIEN
La mairie invite maintenant les familles… à se débrouiller par elles-mêmes : l’appel au 115, soit un logement d’urgence qui n’offre aucune visibilité.
Nous ne pouvions qu’attendre mieux d’une mairie qui se pare des valeurs de solidarité.
C’est donc à nous, citoyens, acteurs sociaux, de prendre le relai d’une mobilisation qui permettra d’ouvrir une situation de relogement digne pour les 250 du boulevard de la Boissière.
Dans l’urgence, nous maintenons l’exigence de l’ouverture d’un gymnase par la mairie, pour quelques jours au moins, condition nécessaire à la dignité et pour éviter un drame sanitaire et humain à Montreuil
.

Voici en pdf le tract d’appel au rassemblement de ce soir. Venez nombreux !

Note

Le rassemblement a réuni environ une centaine de personnes y compris les familles. Ca représente certes peu de monde, mais ça n’est pas non plus rien pour un mois d’août. La mairie n’a fait que répéter en boucle qu’ils n’avaient qu’à appeler le 115 !!! Dominique Voynet est venue soutenir le rassemblement : en effet, c’est du lieu où elle les avait installés en tant que maire qu’ils ont été expulsés. On verra bien si elle va au-delà de montrer sa frimousse (elle a quelques relations pour leur trouver un relogement, non ?) (Note de l’auteur ajouté le 3 aoüt à 13h).

Mots-clefs : expulsions | Rroms
Localisation : Montreuil

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