Et si on faisait une Nuit Debout à Saint-Denis ?

Paraît-il que la « mairesse » de Paris Anne Hidalgo (et ses gardes-chiourmes d’autorisations d’arrêtés préfectoraux ou non) aurait permis au peuple rassemblé de se rassembler sur la place dite de la « République » et ce seulement jusqu’au 9 avril et pas au-delà ?
Paraît-il que ces nuits et ces rassemblements sont censés « leur » faire peur…
Mais leur faire peur à qui et de quoi ?

La grande force de la « machinerie capitaliste » appelons-là comme on voudra, régime oligarchique, démocratico-parlementariste, présidentialo-je-sais-pas-quoi, tout ce que, intuitivement chacun comprend aujourd’hui comme « l’impossibilité même de faire de la politique » est d’avoir su/pu intégré, malgré lui, toutes les contraintes qui se sont posés toujours à lui sous la pression de la rue ou autre.

Et il intégrera celle-ci, comme toutes les autres et verra alors bientôt refleurir partout des cafés-citoyens, des forums, des AG GÉNÉRALES avec commissions et autres trucs-muches-machins-chouettes auxquels les « dirigeants » prêteront une oreille attentive et blablabla quoi, mais qui ne changeront rien à l’ordre du monde.

Tout ça c’est juste une blague quoi.

Jamais ils ne nous associeront que comme une manière de plus de nous assujettir.

Alors si nous voulons vraiment leur faire peur, on ne doit pas s’arrêter le 9 avril
Alors si nous voulons vraiment leur faire peur, nous devons continuer et nous étendre partout.
Alors si nous voulons vraiment leur faire peur ; nous devons être inventifs-ves, persévérer, nous devons nous (re)trouver là où le pouvoir ne veut pas que nous soyons, là pourtant où il ne nous attend pas,

Le symbole est une puissance mais il nous arrête parfois.

La place de la République, si on le décide, elle peut ne pas être simplement sur la place de la République.
La place de la République si nous voulons la faire, elle sera où nous le décidons. Et si c’est pas là-bas, ça sera à ailleurs.

Et pourquoi pas alors à Saint-Denis ?

On a beaucoup parlé dans ces AG de faire ça dans les quartiers, eh bien allons-y alors ! Qu’est-ce qu’on attend ?

Et il nous faut juste une étincelle. Et le 9 avril, comme un prétexte, des ami-e-s camarades, copains, copines, militant-e-s ou non, politisé-e-s ou non, ont eu l’idée comme ça de lancer un Karnaval contre toutes les expulsions.

Servons-nous de ce prétexte pour continuer à nous étendre, pour faire tache d’encre, servons-nous de ce prétexte pour élargir « ce qui se passe en ce moment » afin d’en faire un point de départ vers d’autres cibles.

Ce qui pourrait avoir lieu alors c’est un mouvement social de grande ampleur qui prendrait racine chez tous, chez nous tous, chez toutes nos envies de faire autrement, chez tous nos ralliements, toutes nos convergences, avec nos voisins-voisines qui habitent la ville d’à côté, avec qui spontanément on irait pas faire politique, avec qui aussi a priori ne sentiraient pas concernés.

Convergeons oui ! oui ! et le temps d’une nuit déportons la politique !

Tout le monde et ne viendra pas et heureusement ! et que la place de la République (parisienne) continue à être occupée, surtout politisée ! Mais si une petite partie ou bien d’ailleurs voudrait fêter Saint-Denis, y faire un tour le temps d’une nuit (et plus si affinités) venir prendre place sur un petit square de banlieue où jamais le peuple n’y est associé autrement que comme « quartiers populaires », prolétarisés, défavorisés etc… alors ça pourrait devenir une très belle chose…

Ce qui pourrait avoir lieu, en fait soyons clair, c’est vraiment de leur faire peur.

Les cantines elles seront autogérées, les cantines elles seront ce que vous apporterez, les cantines ça sera celles des « vendeurs-euses à la sauvette », des « brochettiers-ières » qui chaque jour sont empêché d’exister.

Et la joie sera celle de nos cœurs et notre politique celle de nos feux de joie.

Soyons-y nombreux !

Des karnavaliers-ières masqué-e-s et enthousiastes