Dossier straight edge et refus de la culture de l’intoxication

À l’occasion de la sortie de la brochure « Armer la sobriété : l’anarchie sauvage contre la culture de l’intoxication », le site infokiosques.net propose un petit dossier avec des brochures qui abordent les sujets du straight edge [1], de la culture de l’intoxication et des drogues.

Armer la sobriété : l’anarchie sauvage contre la culture de l’intoxication

Blitz Molotov / 2018

Texte en provenance des USA, à propos de l’importance de refuser les drogues (y compris l’alcool) pour mieux lutter contre l’État et le capitalisme.

« Le capitalisme a besoin de l’assujettissement absolu de la société de masse, et cela commence avec l’individu. Sur le plan individuel, cela implique – mais pas seulement – un sentiment d’infériorité, des comportements autodestructeurs et une privation de pouvoir.
(...)
Dans une révolte individualiste et une praxis straight edge anarchiste, straight edge signifie attaque. »


Sans retenue, nous fêtons notre absence de retenue. Alcool et culture du viol

Anonyme / 2012

Témoinage d’une féministe / antifasciste bulgare paru en 2012 sur les liens entre culture de l’alcool et culture du viol.

« Être saoul ne légitime pas de participer à la culture du viol et je n’ai aucune envie de vivre dans une société/scène/milieu qui accepte des abus sexuels qu’ils soient verbaux ou physiques.
Je n’ai pas envie de devoir me résigner, que je doive quitter l’endroit en question, alors même que je ne crée pas le problème. Non le problème ce n’est pas moi, ni même l’alcool mais c’est ce que nous faisons de nous. Ce que l’on s’inflige collectivement en se soumettant à la norme de la culture alcoolisée.
 »


Drogues et dépendances. Trucs pour un peu plus d’autonomie face aux drogues

Anonyme / 2004

« Quelle que soit la raison qui fasse que tu aies envie un jour d’arrêter telle ou telle drogue, que tu vis comme une drogue, c’est une bonne raison. Pour rigoler une fois, pour arrêter définitivement (au moins essayer), pour varier les plaisirs, pour épater tes potes... Ici, nous avons essayé de lister des trucs qui sont des drogues pour nous, et des palliatifs trouvés au cours de balades à droite à gauche, au 20e ou au 21e siècle. »


Tumer Fue. Une méthode libre pour en finir avec la clope

Robin / 2020

Tumer fue s’adresse à celles et ceux qui ont refermé le célèbre bouquin pour arrêter la clope au bout de dix pages. Ou qui ne l’ont même pas ouvert. Avec son ton lourdingue de développement personnel et ses relents moralistes, ce livre paru dans les années 1980 peut vite rebuter.

Et pourtant la méthode fonctionne. Tumer fue en propose une réécriture pirate, une version critique et inclusive.

« Il n’y a pas de cas particuliers ni de cas désespérés. Qu’on fume du matin au soir ou de manière occasionnelle, n’importe qui peut arrêter sans difficulté. Ce qui nous fait continuer à fumer, c’est la peur que la vie soit plus compliquée ou plus fade sans tabac, la peur de la privation, et la peur de rater quelque chose. »

Cette méthode n’est ni un remède miracle ni un plaidoyer contre la clope. Si vous en avez marre de fumer, tentez le coup.
Au pire, ça marche.


Mon Edge est tout sauf Straight : vers une critique queer radicale de la culture de l’intoxication

Nick Riotfag / 2014

« J’ai toujours été intentionnellement sobre depuis que j’ai commencé à aller à des concerts punks lorsque j’avais 14 ou 15 ans, et j’ai toujours vu ma sobriété non comme une préférence personnelle mais comme une revendication sociale et politique, bien que je me sois toujours senti ambivalent au sujet de l’identité straight-edge, une des principales raisons étant que je m’identifie fortement aussi comme queer (...). D’un côté, je n’ai pas ressenti beaucoup d’espace pour être moi-même queer dans la plupart des scènes punk/hardcore, et la réputation hyper-masculine du straight-edge me rebute profondément. De l’autre côté, j’ai affronté beaucoup d’exclusion au sein des scènes queer en raison de ma sobriété.
Avec cet article je tente de réconcilier ces parties de moi-même, me demandant comment je pourrais rester accrochéE à l’edge tout en me débarrassant du
straight. J’espère que cela provoquera des conversations et débats à propos des drogues, de l’alcool, des communautés queer, du straight-edge, des politiques radicales, et sur les manières dont nous pouvons transformer notre société. »

Sommaire :
- Le straight-edge est-il sexy ? Straight-edge, sexualité, et identité queer
- La consommation d’alcool dans les communautés queer
- Sexe, intoxication, et homophobie intériorisée
- La consommation de drogues dans les communautés queer
- Queer edge : construire une passerelle entre la culture queer et le straight-edge
- Vers une critique queer radicale de la culture de l’intoxication


Notes

[1Terme apparu dans les années 1980, d’une tendance du mouvement punk-hardcore qui refusait l’usage des drogues et la culture de dépendance et d’intoxication largement présente dans cette scène musicale en Europe et en Amérique du Nord.

Mots-clefs : fanzines | drogue

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