Destruction d’un campement de migrants à Paris, rue Pajol le 9 janvier

Hier soir les CRS, secondés par des équipes municipales, ont utilisé la violence pour détruire la trentaine de tentes des migrants refoulés par le centre humanitaire de la porte de la Chapelle. Leurs affaires ont fini dans les bennes de la Propreté de Paris. Appel à la population pour que cela cesse !

Le 10 novembre 2016, le centre « humanitaire » de la porte de la Chapelle était inauguré par Mme Hidalgo.
9 semaines plus tard, il est affligeant de constater le nombre de personnes qui dorment dehors aux alentours du camp.
En effet, certains ont tenté pendant plusieurs jours d’affilée, subissant humiliations et gazages policiers, d’accéder à l’intérieur mais en vain du fait du sous-dimensionnement calculé du centre.
De plus, il apparaît clairement que ce centre trie les migrant.e.s selon leur situation administrative : demandeurs d’asiles non dublinés, demandeurs d’asiles dublinés, sans-papiers, etc. D’ailleurs, de plus en plus de dublinés sont assignés à résidence.

Ces dernières nuits, la température a atteint les -5°c. Comme l’a dénoncé MSF, la Police a retiré des couvertures à des migrant.e.s dormant dans la rue.
Nous ne pouvons rester les bras croisés face à cette situation inacceptable.
Ce soir, des tentes ont été remontées sur l’esplanade Nathalie Sarraute.
Plus d’un an et demi après le premier campement rue Pajol, cette nouvelle installation démontre une fois de plus l’inertie du gouvernement.
La seule réponse apportée par les autorités demeure toujours le harcèlement et les violences policières.

Nous en avons eu l’expérience ce soir : quelques heures après que les tentes aient été installées, les CRS et les services propreté de la Mairie de Paris sont arrivés sur les lieux.
Les CRS, extrêmement violents et hilares, pour la plupart masqués et matricules cachés, ont entouré le camp, matraques et gazeuzes à la main.
Sans aucune sommation, ils ont chargé : gazant et matraquant toutes les personnes sur leur passage, dont des femmes et des mineurs. Les mineurs, terrorisés, ont pris la fuite sans même avoir le temps de mettre leurs chaussures.

La France n’a toujours pas mis en place un système d’accueil réel et digne. Inquiets du devenir de cette société, il est urgent que toutes et tous se mobilisent, afin de mettre les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. La nôtre, est d’exiger que la France soit un état de droit, en concordance avec ses grands principes fondateurs.

La sécurité est un droit. L’accueil est un devoir.

Communiqué de personnes présentes à l’esplanade Nathalie Sarraute le 09/01/2017.

Localisation : Paris 18e

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