Des nouvelles de Palestine

La nuit du 2 au 3 septembre a, une fois de plus, été épouvantable à Gaza. Des frappes incessantes de drones militaires et d’avions de guerre ont touché le cœur de la ville de Gaza, pour préparer une annexion terrestre de quartiers en ruine par l’armée israélienne. Des dizaines de milliers de réservistes sont actuellement appelés à rejoindre leurs unités pour achever la conquête du territoire.

Article publié sur Contre-attaque

Dans la journée de mardi 2 septembre, au moins 105 personnes, dont plusieurs enfants, des journalistes et des personnes venues chercher de l’aide humanitaire, ont été tuées par des frappes.

Le même jour, le quotidien israélien Haaretz publiait un article titré : « L’ambition d’Israël est de déporter 6 millions de palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie ou une grande partie : dans les deux cas c’est un crime contre l’humanité ». Un résumé glaçant de la situation que vous n’entendrez jamais dans les médias français.

Des spécialistes internationaux confirment le génocide à Gaza

L’International Association of Genocide Scholars – IAGS – est l’organisation mondiale de référence en matière de génocide. Elle regroupe 500 des plus grands experts du sujet : historiens, juristes ou encore chercheurs, dont certains spécialistes de la Shoah, chargés d’étudier et d’identifier les crimes contre l’humanité.

Le 1er septembre, cette association a rendu sa décision officielle : le massacre en cours à Gaza correspond bien à la « définition juridique du génocide », ainsi qu’à celle de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. 86% des membres de l’IAGS ont voté pour cette résolution. « Les experts en génocide peuvent voir cette situation telle qu’elle est réellement », a déclaré la présidente de l’organisation, qui est aussi professeure de droit international.

Les experts établissent leur décision à partir des différents éléments à leur disposition : les 59.000 morts recensés dont plus de 50.000 enfants, les dizaines de milliers de blessés, d’amputés, de disparus, 90% des logements rasés, écoles, hôpitaux, universités détruits, la famine organisée, les déplacements forcés et les déclarations de responsables israéliens appelant à « anéantir Gaza » et à « l’expulsion totale » des Palestiniens. Autant d’éléments constitutifs d’un génocide.

Depuis 2023, la Cour internationale de Justice avait déjà jugé « plausible » l’accusation de génocide et la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt pour crimes contre l’humanité à l’égard de Netanyahou et de son ministre Gallant. Il ne s’agit pas de slogans mais de faits, celles et ceux qui continuent de ne pas voir ou de minimiser la situation à Gaza sont des négationnistes.

https://contre-attaque.net/2024/01/27/israel-a-gaza-un-risque-genocidaire-selon-la-cour-internationale-de-justice/
https://contre-attaque.net/2024/11/21/des-mandats-darret-internationaux-contre-netanyahou-et-son-ex-ministre-de-la-defense/

Dimanche 31 août, le Washington Post dévoilait un document exclusif et choquant : le plan des États-Unis pour Gaza. Il prévoit de déporter toute la population du territoire palestinien pour y construire une nouvelle ville avec des casinos et complexes touristiques.

Après avoir été entièrement rasée et vidée de ses habitants originels, l’enclave serait placée sous administration étasunienne pendant dix ans et transformée en un centre touristique et technologique. Le document développe en 38 pages la manière de « déplacer » les 2 millions de survivants de Gaza vers d’autres pays en échange d’argent, puis d’y construire des « villes intelligentes et alimentées par l’IA », des usines de voitures électriques, des casinos et des hôtels.

Le chercheur camerounais Achille Mbembé a forgé en 2003 le concept de « nécropolitique » : politique de la mort. Quand les autorités décident quel type de population laisser mourir et quelle population il faut sauver. Le sort de Gaza en est une illustration.

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