Le réel s’ingéniait à ce que nos trajectoires jamais ne se croisent. Pourtant, chacun de notre côté, nous fabriquions l’instrument qui allait permettre nos rencontres : ce cortège bâtard qui déborde les syndicats, qui n’a pas de service d’ordre, que les flics nassent, qu’ils tabassent ; celui du black-block, celui qui part en manif sauvage, « Ahou ! » dans lequel tu ne peux pas marcher sans tes lunettes de piscine et qui prend l’apéro chez Valls.
A base de textes écrits sur le vif, de souvenirs, de sons, nous raconterons cette fête. A l’instard de nos rencontres et de la bataille, qu’ensemble, encore, nous menons, notre geste sera inachevé. Vaille que vaille, ce soir-là nous chanterons la geste de ce cortège où se mélangent syndicalistes sincères, étudiants, chômeurs, lycéens... ce phoénix sur lequel le pouvoir jette des grenades, non pas tant parce qu’il pète les banques qu’il est la brume où ceux qui ne devraient jamais se rencontrer se rencontrent.
De et avec, Lisemarie, Reda, Abdel, Karim, Nicolas.
"CORTÈGES DE TÊTE",
Jeudi 22 septembre à 19h30,
Atelier du Plateau,
5 rue du Plateau,
75019 Paris
Entrée : 10 euros
Karim, un des acteurs, précise : "Nous sommes 5 sur scène. Nous prenons tous un "cachet" pour cette soirée. La jauge est à 70 grand, grand, maximum. Le calcul est vite fait : les entrées payent nos cachets respectifs, à tous les 5.
Un théâtre comme celui-ci n’aurait pas pu ne pas nous faire un cachet sur une représentation comme celle-ci qui cause d’un mouvement contre la Loi "Travaille !" sans nous rémunérer...
Vous voyez un peu le paradoxe de l’affaire ?
Et comble du comble c’est que les cachets en question vont aussi nous permettre de payer les avocats que nous avons engagé dans la défense de nos poursuites judiciaires dans le cadre de ce mouvement.."
