Contre la répression, Rouvikonas fait front

Lâcher de banderoles devant l’Ambassade de Grèce à Paris contre la répression de Rouvikonas et rendez-vous le 7 juin pour une soirée de débats.

En Grèce comme en France, la violence de la répression ne fait pas plier la lutte. Pour soutenir la radicalité de la résistance de nos camarades, nous affirmons notre solidarité jusqu’à l’Ambassade de Grèce.

Depuis plusieurs mois, dans le contexte des élections législatives du 26 mai à Athènes, l’acharnement du gouvernement se durcit contre toute forme d’opposition au régime.

Début avril le quartier solidaire anarchiste d’Exarcheia a subi une vague d’expulsion des squats. Les manifestations ou événements antiautoritaires y ont été interdits. La réponse ne s’est pas fait attendre : Rouvikonas attaque le ministère de la Culture (propriétaire de squats évacués) le lendemain des expulsions.

Collectif anarchiste parmi les piliers d’Exarcheia, Rouvikonas [1] s’est formé en 2013 au sein du mouvement social issu de la crise. Il se distingue par la radicalité de sa « propagande par le fait » et sa culture prononcée de « l’entr’aide ». Ils ont plusieurs centaines d’actions à leurs actifs, offensives (attaques d’ambassades, attaques du Parlement, de banques, de siège de grandes firmes…) comme solidaires (ouverture de squat, de centres sociaux,etc.). La pluralité, la fréquence et la durabilité de leur engagement, à quoi s‘ajoute une large communication, inscrivent la possibilité de la dissidence dans l’opinion publique.

La répression subie est proportionnelle au contre-pouvoir que le groupe représente. Écrasé dans son ensemble par 200 000 euros d’amende et 25 000 euros de frais de justice soit 44 années de prison, un des membres vient d’être condamné à payer 30 000 euros d’amende soit 10 ans derrière les barreaux si la somme n’est pas rassemblée à temps. Trois autres camarades identifiés pendant l’arrestation de ce dernier sont sous le joug de la même menace. La multiplication par dix des peines encourues ( la dernière condamnation en date du cofondateur Giorgos Kalaitzidis début avril s’élevait à 3 000 euros soit 1 an et 4 mois de prison) incarne la volonté étatique d’en finir avec le collectif.

L’arrestation survenue après l’attaque du Parlement par le groupe s’inscrit dans la lutte acharnée que mène Rouvikonas et le mouvement social depuis un mois pour la libération de leur camarade Dimitris Koufondis [2]. Incarcéré depuis 17 ans et en grève de la faim depuis début mai, il était membre de l’Organisation du 17 Novembre (17N), condamné à perpétuité suite à son démantèlement en 2002. Pilier de la résistance, ce groupe anti-impérialiste et anticapitaliste formé sous la dictature se caractérisait également par des actions offensives, comme des attaques au lance-roquette contre les réunions de l’Union européenne à Athènes, à la bombe contre l’armée, à la dynamite contre des banques… [3]

Nous nous dressons aux côtés de nos camarades contre la menace étatique à laquelle ils font face. Le modèle capitaliste auquel s’oppose le mouvement social en France et la répression qu’il subit n’a pas de frontière, nos luttes ne doivent pas en avoir non plus. Grâce aux liens entres les groupes nous mutualisons, faisons évoluer savoirs et pratiques pour constituer une résistance effective, combative. Solidaires de l’action directe de Rouvikonas, nous soutenons qu’un engagement radical instaure le rapport de force par lequel nous défions nos oppresseurs.

En lutte contre la répression, des membres du groupe participeront à une soirée autour des thèmes « État, fascisme, pouvoir » le vendredi 7 juin, 33, rue des Vignoles à partir de 19h30.

Lien pour soutenir financièrement Rouvikonas : https://www.lepotcommun.fr/pot/mjj83sy2

Notes

[1Information sur Rouvikonas

[2Information sur Dimitris Koufontinas

[3Le groupe anticapitaliste et anti-impérialiste s’est formé en 1973 à la suite de l’offensive meurtrière de l’armée contre l’occupation de l’école Polytechnique pour lutter contre la dictature (junte militaire ou régime des colonels, au pouvoir entre 1967 et 1974) alors en place.

Localisation : Paris 16e

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